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Il faut aimer pourtant : que faire de son cœur ? |
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Quand il serait encor plus hardi, plus moqueur, |
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Il faut en le grondant lui faire une caresse |
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Et le changer peut-être à force de tendresse. |
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Gronder n’est pas si beau. |
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Gronder n’est pas si beau. — « Viens donc, mon pauvre enfant, |
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Ma raison te pardonne et mon cœur te défend. |
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La malice est un dard que l’indulgence émousse. |
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Bonjour ! Prends cette orange… Elle est mure, elle est douce ; |
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Fais-en ce que tu veux ; je la gardais pour toi : |
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Un jour, pour quelque enfant tu feras comme moi. |
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Tu ne dis pas merci ? |
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Tu ne dis pas merci ? — Non. |
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Tu ne dis pas merci ? — Non. — Pourquoi donc ? |
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Tu ne dis pas merci ? — Non. — Pourquoi donc ? — Je mange. |
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— Et tu ne m’aimes pas un peu ? |
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— Et tu ne m’aimes pas un peu ? — J’aime l’orange. |
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— Tu n’es pas dans ton tort. Mais poursuis ton chemin ; |
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Sois libre comme l’air. |
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Sois libre comme l’air. — Je t’aimerai demain. |
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— Je le sais mieux que toi, ton regard me l’assure ; |
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Comme un petit serpent tu guéris ta morsure. |
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— Je n’aime pas le grand qui me fait de grands yeux, |
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Et qui lève toujours sa canne sur ma tête. |
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C’est un laid, c’est un noir, c’est une grosse bête ! |
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Quand il sera petit et que je serai grand, |
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Nous verrons ! |
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Nous verrons ! — Ne peux-tu l’éviter en courant ; |
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Et le laisser partir sans que tu le déranges ? |
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On se distrait d’ailleurs en mangeant des oranges. |
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C’est si bon, d’être bon, d’être gai, franc, loyal, |
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Et d’être pardonné quand on a fait le mal ! |
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Dieu m’a traitée ainsi lorsque j’étais méchante : |
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Celle bonté toujours me rend bonne et m’enchante ! |
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— Vous avez donc crié ? |
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— Vous avez donc crié ? — Tais-toi, c’était affreux ! |
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Et les petits enfants se regardaient entre eux. |
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J’arrachais les fruits verds, je marchais sur les roses ; |
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Je faisais, comme toi, de très-vilaines choses. |
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Et l’on me détestait. |
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Et l’on me détestait. — C’est drôle ! |
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Et l’on me détestait. — C’est drôle ! — C’est bien plus, |
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C’est bête, et l’on s’en moque aux livres que j’ai lus. |
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Lis-tu beaucoup ? |
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Lis-tu beaucoup ? — Jamais ! Je déchire la page. |
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Quand vous étiez méchante, aimiez-vous le tapage ? |
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— À t’en donner horreur. Tu verras ! |
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— À t’en donner horreur. Tu verras ! — Je verrai. |
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— Viens, nous en causerons comme amis. |
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— Viens, nous en causerons comme amis. — Je viendrai. |
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Mais quand ? |
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Mais quand ? — À la belle heure avec toi reparue. |
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— Ah ! c’est que j’ai beaucoup d’affaires dans la rue ! |
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— Ne te gène donc pas et viens quand tu voudras. |
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Je me confesserai : toi, tu me jugeras. » |
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Il vint, et de lui-même ouvrant d’un coup la porte |
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Il y passait sa tête aimable ou non, n’importe, |
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Et tenté par un charme, une histoire, un doux fruit, |
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Il oubliait de battre et de faire du bruit. |
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