FAMILLE |
LOIN DU MONDE |
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Entrez, mes souvenirs, ouvrez ma solitude. |
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Le monde m’a troublée ; elle aussi me fait peur. |
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Que d’orages encore et que d’inquiétude |
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Avant que son silence assoupisse mon cœur ! |
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Je suis comme l’enfant qui cherche après sa mère, |
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Qui crie, et qui s’arrête effrayé de sa voix. |
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J’ai de plus que l’enfant une mémoire amère : |
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Dans son premier chagrin, lui, n’a pas d’autrefois. |
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Entrez, mes souvenirs, quand vous seriez en larmes. |
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Car vous êtes mon père, et ma mère, et mes cieux ! |
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Vos tristesses jamais ne reviennent sans charmes ; |
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Je vous souris toujours en essuyant mes yeux. |
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Revenez ! Vous aussi, rendez-moi vos sourires. |
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Vos longs soleils, votre ombre, et vos vertes fraîcheurs, |
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Où les anges riaient dans nos vierges délires. |
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Où nos fronts s’allumaient sous de chastes rougeurs. |
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Dans vos flots ramenés quand mon cœur se replonge, |
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Ô mes amours d’enfance ! ô mes jeunes amours ! |
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Je vous revois couler comme l’eau dans un songe, |
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Ô vous, dont les miroirs se ressemblent toujours ! |
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