| AMOUR |
| AU LIVRE DE LEOPARDI |
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Il est de longs soupirs qui traversent les âges |
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Pour apprendre l’amour aux âmes les plus sages. |
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Ô sages ! de si loin que ces soupirs viendront, |
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Leurs brûlantes douceurs un jour vous troubleront. |
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Et s’il vous faut garder parmi vos solitudes |
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Le calme qui préside aux sévères études, |
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Ne risquez pas vos yeux sur les tendres éclairs |
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De l’orage éternel enfermé dans ces vers, |
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Dans ces chants, dans ces cris, dans ces plaintes voilées, |
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Tocsins toujours vibrant de douleurs envolées. |
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Oh ! n’allez pas tenter, d’un courage hardi, |
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Tout cet amour qui pleure avec Léopardi ! |
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Léopardi ! Doux christ oublié de son père. |
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Altéré de la mort sans le ciel qu’elle espère, |
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Qu’elle ouvre d’une clé pendue à tout berceau, |
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Levant de l’avenir l’insoulevable sceau. |
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Ennemi de lui seul ! Aimer, et ne pas croire ! |
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Sentir l’eau sur sa lèvre et ne pas l’oser boire ! |
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Ne pas respirer Dieu dans l’âme d’une fleur ! |
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Ne pas consoler l’ange attristé dans son cœur. |
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Ce que l’ange a souffert chez l’homme aveugle et tendre, |
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Ce qu’ils ont dit entre eux sans venir à s’entendre, |
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Ce qu’ils ont l’un par l’autre enduré de combats, |
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Sages qui voulez vivre, oh ! ne l’apprenez pas ! |
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Oh la mort ! ce sera le vrai réveil du songe ! |
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Liberté ! ce sera ton règne sans mensonge ! |
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Le grand dévoilement des âmes et du jour ; |
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Ce sera Dieu lui-même… oh, ce sera l’amour ! |
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