L'ÉGLISE D'ARONA |
(ITALIE) |
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On est moins seul au fond d'une église déserte, |
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De son père inquiet c'est la porte entr'ouverte ; |
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Lui qui bénit l'enfant, même après son départ ; |
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Lui, qui ne dit jamais : « N'entrez plus, c'est trop tard ! » |
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Moi, j'ai tardé, Seigneur, j'ai fui votre colère-, |
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Comme l'enfant qui tremble à la voix de son père, |
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Se dérobe au jardin tout pâle, tout en pleurs, |
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Retient son souffle et met sa tête dans les fleurs ; |
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J'ai tardé ! Retenant le souffle de ma plainte, |
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J'ai levé mes deux mains entre vous et ma crainte ; |
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J'ai fait la morte ; et puis, en fermant bien les yeux, |
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Me croyant invisible aux lumières des cieux, |
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Triste comme à ténèbre au milieu de mon âme, |
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Je fuyais. Mais, Seigneur ! votre incessante flamme, |
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Perçait de mes détours les fragiles remparts, |
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Et dans mon cœur fermé rentrait, de toutes parts ! |
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C'est là que j'ai senti, de sa fuite lassée, |
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Se retourner vers vous mon âme délaissée ; |
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Et me voilà pareille à ce volage enfant, |
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Dépouillé par la ville, et qui n'a bien souvent, |
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Que ses débiles mains pour voiler son visage, |
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Quand il dit à son père : Oh ! que n'ai-je été sage ! |
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