UNE ONDINE |
L’onde murmure, la vague s’élève.
La sirène l’attire par ses paroles ;
elle le charme par ses chants.
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Goethe. |
Reine de ces collines vertes,
Du sein des vagues entr’ouvertes
Une jeune Ondine apparaît
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H. de Latouche. |
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La rivière est amoureuse, |
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Enfant ! n’y viens pas le soir ; |
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Près d’Angèle la peureuse |
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Va plutôt rire et t’asseoir. |
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Si l’eau jalouse en soupire, |
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Ferme l’oreille à sa voix ; |
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Car elle roule un empire |
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Doux et mortel à la fois. |
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Chaque soir, ses bras humides |
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Attirent quelque imprudent |
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Qui, sous ses perles liquides, |
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Vient plonger son cœur ardent. |
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Un miroir à la surface |
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Sourit, trempé de fraîcheur ; |
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Le pied glisse ; l’onde efface |
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Le sourire et le plongeur ! |
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Et la vierge fiancée |
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Pleure au pied de l’élément |
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Qui, dans la couche glacée, |
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Berce à jamais son amant, |
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Cet amant, dont sa jeune âme |
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Croit entendre les sanglots |
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Murmurer : « Venez, ma femme, |
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Dormir aussi sous les flots. » |
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Par le doux pater d’Angèle, |
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Par ses yeux fervents d’amour, |
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Par la croix ! par la chapelle |
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Qui doit vous unir un jour, |
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Enfant ! l’onde est molle et pure, |
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Mais elle a soif de nos pleurs ; |
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La rive ombreuse est plus sûre ; |
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N’en dépasse pas les fleurs ! |
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