L’IMPOSSIBLE |
On ne jette point l’ancre dans le fleuve de la vie. Il emporte également celui qui lutte contre son cours et celui qui s’y abandonne.
|
Bernardin de Saint-Pierre. |
|
|
Qui me rendra ce jour où la vie a des ailes |
12 |
|
Et vole, vole ainsi que l’alouette aux cieux, |
12 |
|
Lorsque tant de clarté passe devant ses yeux, |
12 |
|
Qu’elle tombe éblouie au fond des fleurs, de celles |
12 |
5 |
Qui parfument son nid, son âme, son sommeil, |
12 |
|
Et lustrent son plumage ardé par le soleil ! |
12 |
|
|
Ciel ! un de ces fils d’or pour ourdir ma journée, |
12 |
|
Un débris de ce prisme aux brillantes couleurs ! |
12 |
|
Au fond de ces beaux jours et de ces belles fleurs, |
12 |
10 |
Un rêve ! où je sois libre, enfant, à peine née, |
12 |
|
|
Quand l’amour de ma mère était mon avenir, |
12 |
|
Quand on ne mourait pas encor dans ma famille, |
12 |
|
Quand tout vivait pour moi, vaine petite fille ! |
12 |
|
Quand vivre était le ciel, ou s’en ressouvenir ; |
12 |
15 |
Quand j’aimais sans savoir ce que j’aimais, quand l’âme |
12 |
|
Me palpitait heureuse, et de quoi ? Je ne sais ; |
12 |
|
Quand toute la nature était parfum et flamme, |
12 |
|
Quand mes deux bras s’ouvraient devant ces jours… passés. |
12 |
|