AGAR |
FRAGMENT |
— Elle jeta de grands cris et se mit à pleurer.
— Or, Dieu écouta la voix de l’enfant ; et un ange de Dieu appela Agar du ciel, et lui dit : « Agar, qu’avez-vous ? Ne craignez point, car Dieu a écouté la voix de l’enfant du lieu où il est. »
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Quelle mère un moment ne fut ambitieuse ? |
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Quelle mère, en plongeant son âme curieuse |
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Dans les jours où son fils ira chercher ses droits, |
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N’a dit : « Voilà mon fils ! Que sont les fils des rois ? |
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« Vents ! portez dans les cieux la voix de ma prière ; |
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Dieu ! versez le pardon sur l’orgueil à genoux. |
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Oui, l’orgueil m’a saisie, ô mon Dieu ! j’étais mère ; |
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Et la mère et l’enfant tendent les bras vers vous ! » |
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« Enfant, ne pleure pas. Voici des fleurs. Je t’aime. |
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Nous trouverons là-bas, peut-être, un frais ruisseau ; |
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Tu dormiras content sous un jeune arbrisseau ; |
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Et peut-être avec toi j’y dormirai moi-même ! » |
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Ainsi la triste Agar, un enfant par la main, |
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De son cœur oppressé brise le long silence. |
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L’enfant rit à sa mère ; et, plein d’obéissance, |
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Cueille une fleur mourante et poursuit son chemin. |
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Ce chemin est brûlant ; le soleil le dévore : |
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L’enfant poursuit en vain, de chaleur obsédé, |
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L’arbre vert, l’ombre et l’eau ! Triste, il a demandé : |
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« Ce frais ruisseau, ma mère, est-il bien loin encore ? » |
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— « Là-bas ! » répond Agar. — « Oh ! que c’est loin, là-bas, |
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Ma mère ! » Elle se tait, détourne son visage ; |
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Du voile qui la couvre elle forme un nuage, |
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Comme un linceul mouvant où se traînent leurs pas. |
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Ses premiers pas, à lui, l’éloignent de son père ! |
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« Ô Sarah ! de ton fils le sort est plus prospère. |
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Ô Sarah ! cet enfant pâle, nu, sans soutien, |
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C’est le fils d’Abraham… Non, mon Dieu ! c’est le tien ! |
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Sauve-le ! sauve-nous. Un peu d’air ! un peu d’ombre ! |
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Dieu ! ta main devant le soleil ! |
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Le bruit frais de l’eau vive, un arbre au rideau sombre, |
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Une pierre mouillée, un fruit, et du sommeil ! » |
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Et l’enfant tout à coup s’arrête. Elle s’arrête. |
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Du voile qui l’étouffe il dégage sa tête ; |
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De ses cheveux touffus lent à se découvrir, |
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Il tremble. Il jette enfin d’une lèvre altérée : |
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« J’ai soif ! » — Et dans le ciel l’espérance est rentrée… |
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