SOUS UNE CROIX BELGE |
Deux enfants égarés des phalanges divines,
Qui, le soir, oublieux de leurs saintes collines,
Dans un vallon du siècle égarant leurs ébats,
Causaient tranquillement des choses d’ici-bas !
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Auguste Barbier. |
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Ni du furtif oiseau la voix mélodieuse |
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Qui viendra de la tombe humer les tièdes fleurs ; |
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Ni de ton frère enfant la prière de pleurs ; |
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Ni, dans l’écho grinçant, la fanfare odieuse |
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Du despote glacé qui te pousse au tombeau, |
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Jeune homme ! et de tes jours renverse le flambeau ; |
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Ni les plombs courtisans qui moissonnent vos têtes, |
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À vous ! sanglantes fleurs des royales tempêtes ; |
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Ni les rayons vivants de notre beau soleil, |
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Ne réveilleront plus ton précoce sommeil ! |
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Et la tonnante voix de leurs canons parjures |
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Dont chaque bond proclame et signe les injures, |
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Et ma plainte de femme à ton astre tremblant, |
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Qui tombe détaché dans l’orage sanglant ; |
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Et cette voix d’amour en prière épuisée, |
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Ce sanglot de mère brisée, |
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Qui dans le champ des morts cherchant son jeune lis, |
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A crié d’un long cri : « Terre, rends-moi mon fils ! » |
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Rien ne t’éveillera ; car ta couche est profonde. |
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Ah ! sur trop de cyprès là liberté se fonde ! |
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Ah ! mon Dieu ! trop de sang trempe un généreux fer ! |
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Dans vos rêves éteints, dormez, belles victimes ; |
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Laissez-nous l’esclavage, et laissez-leur les crimes. |
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Le roi le plus dévot ne croit pas à l’enfer ! |
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