LE SONGE |
Oui, l’amour vit d’erreurs et de pressentiments,
Eh ! qui ne lui connaît, dans ses vagues tourments,
Pour irriter sa fièvre ou calmer ses alarmes,
Des superstitions, des augures, des charmes ?
On dirait qu’immortel, ce tyran passager,
À son frêle avenir ne voit rien d’étranger.
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H. de Latouche. |
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C’était un songe : il me parlait. |
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Que sa voix était douloureuse ! |
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« Adieu ! disait-il ; sois heureuse ! » |
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Et cependant il s’en allait ! |
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Seul au fond d’une vaste plaine, |
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De loin il me montrait des fleurs ; |
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Et mes pieds me portaient à peine ; |
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Et ma voix s’écoulait en pleurs. |
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Mon cœur s’épuisait à l’attendre, |
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Les chemins se changeaient en flots ; |
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J’exhalais son nom sans m’entendre, |
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Je ne criais que des sanglots. |
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Il regarde, il pleure, il s’arrête. |
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« Tu le veux, dit-il, me voilà ! » |
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Des ailes planaient sur ma tête : |
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Il était ange… et s’envola. |
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