ADIEU ! |
Ce soleil un instant voilera son visage,
Et sans la rallumer laissera son image
S’éteindre au fond de l’eau.
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Joseph de Lorme. |
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Partir ! tu veux partir ! ta voix chère et cruelle, |
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Qui m’atteint dans le cœur, m’a dit : Je vais partir ! |
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Sais-tu… Non. Pour me plaindre il faut me ressentir, |
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Et tu doutes souvent, et toi seul es fidèle ; |
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Et je ne t’aime pas ! tu le sauras un jour : |
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Crains de le trop apprendre ; avance ton retour. |
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Ton retour ! Tu pars donc ? Oui, tu veux voir ton père ! |
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Fais-lui de ma tristesse au moins un jour prospère. |
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Les larmes ont un prix ; offre-les-lui pour moi ; |
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Va, j’attendrai ma vie… et tu sais que c’est toi ! |
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Va, dans tous les baisers d’un enfant qu’il adore, |
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Lui porter les baisers de l’enfant qu’il ignore ; |
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Mets sur son cœur mon cœur, mon respect, mon amour : |
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Il est aussi mon père, il t’a donné le jour ! |
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Partir !… que je voudrais, invisible et hardie, |
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M’asseoir sur tes genoux, près de ses cheveux blancs ! |
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Les toucher de mes mains, et, sous tes bras tremblants, |
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Contempler le mortel à qui je dois ta vie ! |
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Et la sienne sans toi s’effeuille… Quittons-nous ! |
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Porte de frais parfums à sa saison austère, |
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Toi la plus belle fleur qu’il sema sur la terre ! |
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Mais, pour le demander, ne sois plus à genoux ; |
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Car, mon cœur est trop près de ton cœur qui soupire, |
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Et ce mot qui sépare… il faut enfin le dire ! |
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