AMOUR |
Trop faibles que nous sommes ;
C’est toujours cet amour qui tourmente les hommes.
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André Chénier. |
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Ce que j’ai dans le cœur, brûlant comme notre âge, |
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Si j’ose t’en parler, comment le définir ? |
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Est-ce un miroir ardent frappé de ton image ? |
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Un portrait palpitant né de ton souvenir ? |
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Vois ! je crois que c’est toi, même dans ton absence, |
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Dans le sommeil ; eh quoi ! peut-on veiller toujours ? |
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Ce bonheur accablant que donne ta présence, |
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Trop vite épuiserait la flamme de mes jours. |
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Le même ange peut-être a regardé nos mères ; |
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Peut-être une seule âme a formé deux enfants. |
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Oui, la moitié qui manque à tes jours éphémères, |
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Elle bat dans mon sein, où tes traits sont vivants ! |
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Sous ce voile de feu j’emprisonne ta vie. |
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Là, je t’aime, innocente, et tu n’aimes que moi. |
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Ah ! si d’un tel repos l’existence est suivie, |
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Je voudrais mourir jeune, et mourir avec toi ! |
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