Métrique en Ligne
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Marceline DESBORDES-VALMORE
POÉSIES
1830
ROMANCES
LE CHIEN D’OLIVIER
Pour trouver le bonheur, je me ferai bergère : 12
Le bonheur est aux champs, s’il existe pour moi ! 12
Oui, du temps, au hameau, la course est plus légère ; 12
La veillée est paisible, et la nuit sans effroi. 12
5 Le laboureur, couché sous son toit de fougère, 12
Ne dormirait pas mieux sur l’oreiller du roi. 12
D’un simple ajustement j’ai déjà fait l’emplette. 12
On ressemble au Plaisir, sous un chapeau de fleurs ; 12
Les prés m’en offriront pour garnir ma houlette ; 12
10 On n’y forcera pas mon choix pour leurs couleurs ; 12
J’y mêlerai le lis à l’humble violette, 12
Sans crainte qu’un bouquet me prépare des pleurs. 12
Des moutons, un bélier, deux agneaux et leur mère, 12
Composeront ma cour, mon empire et mon bien. 12
15 L’écho me distraira d’une douce chimère 12
Que je veux oublier, aussi je n’en dis rien ; 12
Et pour me suivre aux bois, où je suis étrangère, 12
Il me faudrait encore… il me faudrait un chien. 12
Que le chien d’Olivier paraît tendre et fidèle ! 12
20 Sous sa garde un troupeau bondirait sans danger. 12
Mais des maîtres son maître est, dit-on, le modèle ; 12
À le quitter pour moi je n’ose l’engager. 12
Ah ! pour ne pas détruire une amitié si belle, 12
Je voudrais qu’Olivier se fît aussi berger. 12
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