ÉLÉGIES |
LA SUITE DU VIEUX CRIEUR DU RHÔNE |
À M. JARS |
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Le vieux crieur allait contant l’histoire |
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Du faible enfant vers le Rhône égaré ; |
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Un vieux soldat, tout cuirassé de gloire, |
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En l’écoutant sous son casque a pleuré. |
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Ce n’était plus quand l’été se couronne |
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De rayons d’or, de pampres et de fleurs ; |
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C’était au temps où l’hiver s’environne |
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De longues nuits et de mornes couleurs. |
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Ce n’était plus quand ma voix lamentable |
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Cria partout l’enfant sans l’obtenir ; |
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Mais aux mères toujours ce triste souvenir |
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Apparaissait lugubre et redoutable. |
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Celle que l’on crut morte en ses cris superflus, |
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Qu’on emporta le soir, de larmes épuisée… |
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Elle vit ; mais, semblable à sa plainte brisée, |
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Sa mémoire au malheur ne se réveille plus. |
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La moisson, le rivage et le Rhône rapide |
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Dans ses esprits confus ne viennent plus s’offrir. |
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Ainsi se trouble une eau limpide, |
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Dont la source va se tarir. |
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Ses yeux sans s’étonner ont revu sa demeure, |
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Où la foule a suivi ses pas ; |
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On l’entoure, on frémit, on pleure : |
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Elle seule ne pleure pas. |
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Dieu la bénit d’un long délire : |
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Son fils est là, dit-elle… il dort. |
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Elle a rapporté son sourire |
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À son fils… que l’on cherche encor ! |
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Balançant un berceau, dans ces nuits rigoureuses, |
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Seule elle dit encor : « Les mères sont heureuses ! » |
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Seule elle ne sait plus son malheur si récent ; |
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Calme, elle n’offre à Dieu qu’un cœur reconnaissant. |
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À travers le rideau que sa main vient d’étendre, |
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Elle entend respirer l’enfant dans son sommeil. |
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Qui voudrait l’arracher à cette erreur si tendre ? |
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Elle écoute son souffle ; elle attend son réveil. |
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Ah ! ne soulevez pas ce rideau qui l’enchante, |
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Pareil au voile épais tombé sur sa raison. |
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L’enfant, s’il vit encore, est loin de sa maison ; |
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Et près d’un berceau vide elle prie… elle chante. |
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Dans sa vague tristesse, on la voit tout le jour, |
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Et, sans nous reconnaître à peine, |
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Contre son sein bercer une ombre vaine |
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Et lui parler avec amour. |
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Durant la nuit, tranquille et demi-nue, |
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Auprès des feux négligés et mourants, |
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Elle charme sa veille au berceau retenue, |
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En regardant courir les nuages errants. |
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Un soir, la lune absente abandonne la terre |
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Au sombre autan qui règne avec fureur : |
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Des éléments la lutte austère |
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Glace les sens d’une muette horreur. |
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On ne voit plus que de faibles lumières ; |
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Les chiens hurlants menacent les chaumières ; |
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L’eau dans sa chute entraîne l’arbrisseau : |
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De cette mère, immobile et charmée, |
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La faible main s’endort sur le berceau |
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Que semble suivre encor sa paupière fermée. |
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Paix ! elle dort pour la première fois |
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Depuis le jour éteint dans sa raison perdue, |
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Qui la laissa sur la terre étendue, |
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Sans souvenir, sans larmes et sans voix. |
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Mais l’ouragan, dont gémit la nature, |
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Semble jaloux de cette longue erreur ; |
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Dans son sommeil il souffle la terreur, |
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Et, de son sein réveillant la torture, |
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Y jette un cri dès longtemps expiré : |
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« Rendez, rendez l’enfant dans la foule égaré ! » |
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Comme l’écho frappé d’une clameur terrible, |
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Sa raison qui renaît répond au cri d’effroi : |
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« Rendez, rendez l’enfant ! rendez… » Réveil horrible ! |
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Ce berceau découvert, il est vide, il est froid ! |
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Pâle, muette, en ses larmes glacée, |
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Elle repousse et combat sa pensée ; |
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Puis elle dit, en se cachant les yeux : |
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« Je reconnais la terre, et j’ai perdu les cieux ! |
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Dieu des mères ! mon Dieu ! vous savez s’il respire. |
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Rendez-le ! guidez-moi… je ne sais où… j’expire ! |
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Il n’est plus là… je n’y peux plus rester. |
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Eh bien ! puisque la mort ne veut pas m’arrêter, |
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J’irai, par les chemins, traîner, finir ma vie. » |
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Et le jour, sur la neige on reconnaît ses pas. |
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Elle était douce et faible ; on ne l’observait pas, |
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Et personne ne l’a suivie. |
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Dans les sentiers déserts Dieu seul l’entend gémir ; |
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Mais l’aquilon a cessé de frémir. |
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Elle marche, elle dit : « Je veux voir la chapelle |
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Qu’au temps de la moisson j’embellis une fois, |
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Où mon fils… jour trompeur qu’à présent tout rappelle ! |
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Sur ma voix, qui chantait, voulait former sa voix. |
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J’y porte son berceau, c’est mon dernier hommage ; |
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Douloureux pour sa mère, inutile pour lui, |
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Ce n’est plus qu’un tombeau que j’y vois aujourd’hui, |
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Et dans mon âme en deuil j’offrirai son image. |
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Des fleurs… je n’en ai plus… Ah ! j’ai trop peu de temps ; |
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On meurt jeune sans l’espérance ; |
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Mais tant que je vivrai, fût-ce jusqu’au printemps, |
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J’y viendrai cacher ma souffrance ! » |
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Alors un saint pasteur, triste de souvenir, |
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Prend le berceau léger qu’il promet de bénir. |
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Une autre femme approche en sa misère errante ; |
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Sa voix n’a qu’un accent qui murmure : « Donnez ! » |
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Elle indique un enfant aux regards consternés, |
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Et cet objet voilé la rend plus déchirante. |
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« Femme, dit l’autre mère, il faut vous secourir : |
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Vous cachez un enfant ; sa misère est affreuse ! |
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Ne souffrez pas pour lui, femme ! Soyez heureuse ! |
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Moi, je n’ai plus d’enfant… moi, je n’ai qu’à mourir ! » |
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Un cri perçant rompt cette plainte amère, |
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Et le lambeau s’agite, et le cri dit : « Ma mère ! » |
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Et la mère éperdue a saisi son enfant ; |
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Et l’affreuse étrangère à peine le défend ; |
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Elle fuit, elle roule au bas de la montagne, |
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Et, comme un noir corbeau, se perd dans la campagne. |
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La mère véritable écarte les lambeaux ; |
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Ses yeux longtemps éteints, pareils à deux flambeaux, |
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S’allument : « C’est mon fils !… qu’il est pâle ! » Elle tombe : |
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Sous l’excès du bonheur la nature succombe ; |
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Car on dirait que, créés pour souffrir, |
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Nous ne pouvons qu’à peine être heureux sans mourir. |
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Mais l’enfant la caresse ; il la rappelle, il pleure ; |
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Il arrête son âme aux lèvres qu’il effleure, |
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Et son corps délicat, par sa mère entouré, |
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Palpite et tremble encor d’en être séparé. |
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« Ne tremble plus ; c’est moi. Vois-tu ; je suis ta mère. |
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Ô ! mon fils ! C’est mon fils ! regarde-le, mon père ; |
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C’est mon fils ! Ce n’est plus son fantôme trompeur ; |
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C’est mon enfant qui m’aime, et qui vit sur mon cœur. » |
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Le pasteur pour le voir se courbe devant elle ; |
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Il sent couler ses pleurs à son récit fidèle ; |
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Elle dit tout en paroles de feu ; |
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De baisers, de sanglots, son récit se compose. |
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En vain pour sa vengeance elle bégaie un vœu ; |
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Sortira-t-il du cœur où son fils se repose ? |
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Sans doute il a souffert, l’enfant infortuné ! |
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Sans doute… il vit encor ; sa mère a pardonné. |
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