ÉLÉGIES |
ÉLÉGIE |
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Il avait dit un jour : « Que ne puis-je auprès d’elle, |
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(Elle, alors, c’était moi !) que ne puis-je chercher |
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Ce bonheur entrevu qu’elle veut me cacher ! |
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Son cœur paraît si tendre ; oh ! s’il était fidèle ! » |
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Puis, fixant ses regards sur mon front abattu, |
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Du charme de ses yeux il m’accablait encore, |
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Et ses yeux, que j’adore, |
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Portaient jusqu’à mon cœur : « Je te parle, entends-tu ? » |
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Trop bien ! A-t-il soumis mes plus chères années ? |
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Je n’y trouve que lui, rien ne me fut si cher ! |
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Et pourtant mes amours, mes heures fortunées, |
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N’était-ce pas hier ? |
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Que la vie est rapide et paresseuse ensemble ! |
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Dans ma main qui s’égare, et qui brûle, et qui tremble, |
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Que sa coupe fragile est lente à se briser ! |
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Ciel ! que j’y bois de pleurs avant de l’épuiser ! |
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Mes inutiles jours tombent comme les feuilles |
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Qu’un vent d’automne emporte en murmurant : |
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Ce n’est plus toi qui les accueilles : |
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Qu’importe leur sort en mourant ?… |
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Eh bien ! que rien ne les arrête ; |
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Je les donne au tombeau ; je m’y traîne à mon tour ; |
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Et comme on oublie une fête, |
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Jeune encor, j’oublîrai l’amour. |
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Pour beaucoup d’avenir j’ai trop peu de courage ; |
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Oui ! je le sens au poids de mes jours malheureux, |
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Ma vie est un orage affreux |
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Qui ne peut être un long orage. |
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