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Se peut-il que déjà l’oiseau dorme au bocage ! |
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Ah ! pour dormir il fait si beau ! |
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Les étoiles en feu brillent dans le ruisseau, |
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Et le ciel n’a pas un nuage ; |
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On dirait que c’est pour l’Amour |
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Qu’une si belle nuit a remplacé le jour ! |
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Mais, il le faut, regagne ta chaumière ; |
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Garde-toi d’éveiller notre chien endormi, |
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Il méconnaîtrait son ami, |
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Et de mon imprudence il instruirait ma mère. |
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Tu ne me réponds pas ; tu détournes les yeux ! |
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Hélas ! tu veux en vain me cacher ta tristesse ; |
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Tout ce qui manque à ta tendresse, |
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Ne manque-t-il pas à mes vœux ? |
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De te quitter donne-moi le courage ; |
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Écoute la raison, va-t-en. Laisse ma main ! |
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Il est minuit ; tout repose au village, |
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Et nous voilà presqu’à demain ! |
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Écoute ! si le soir nous cause un mal extrême, |
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Bientôt le jour saura nous réunir, |
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Et le bonheur du souvenir |
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Va se confondre encore avec le bonheur même. |
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Mais, je le sens, j’ai beau compter sur ton retour, |
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En te disant adieu chaque soir je soupire ; |
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Ah ! puissions-nous bientôt désapprendre à le dire ! |
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Ce mot, ce triste mot n’est pas fait pour l’amour. |
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