ÉLÉGIES |
ÉLÉGIE |
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Il fait nuit : le vent souffle et passe dans ma lyre ; |
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Ma lyre tristement s’éveille auprès de moi : |
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On dirait qu’elle pleure un tourment, un délire ; |
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On dirait qu’elle essaie à se plaindre de toi ; |
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De toi, qu’elle appelait pour m’aider à t’attendre, |
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Qui la rendis si vraie, et par malheur si tendre ! |
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Car tu ne peux ravir à ses accords touchants |
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Ton nom, toujours ton nom, qui courait dans mes chants, |
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Elle ne le dit plus ce nom doux et sonore ; |
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Elle ne le dit plus, elle le pleure encore ! |
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Combien elle a frémi, combien elle a chanté, |
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Sous les prompts battements de mon cœur agité, |
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Alors que, dans l’orgueil des amantes aimées, |
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Je confiais mon âme aux cordes animées ! |
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Je croyais que les cieux ne donnaient tant d’amour |
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Que pour en pénétrer une autre âme à son tour ! |
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Ah ! j’aurais dû mourir, doucement endormie, |
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Dans cette erreur charmante où j’étais ton amie. |
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Devrait-on s’éveiller de ces rêves confus, |
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Pour y penser toujours, et pour n’y croire plus ? |
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