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Par un badinage enchanteur, |
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Vous aussi, vous m’avez trompée ! |
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Vous m’avez fait embrasser une erreur : |
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Légère comme vous, elle s’est échappée. |
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Pour me guérir du mal qu’Amour m’a fait, |
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Vous avez abusé de votre esprit aimable ; |
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Et je vous trouverais coupable, |
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Si je pouvais en vous trouver rien d’imparfait. |
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Je l’ai vu cet amant si discret et si tendre ; |
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J’ai suivi son maintien, son silence, sa voix. |
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Ai-je pu m’abuser sur l’objet de son choix ? |
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Ses regards vous parlaient, et j’ai su les entendre. |
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Mon cœur est éclairé, mais il n’est point jaloux. |
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J’ai lu ces vers charmants où son âme respire ; |
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C’est l’Amour qui l’inspire, |
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Et l’inspire pour vous. |
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Pour vous aussi je veux être la même. |
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Non, vous n’inspirez pas un sentiment léger ; |
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Que ce soit d’amitié, d’amour, que l’on vous aime, |
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Le cœur qui vous aima ne peut jamais changer. |
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Laissez-moi ma mélancolie : |
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Je la préfère à l’ivresse d’un jour : |
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On peut rire avec la Folie, |
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Mais il n’est pas prudent de rire avec l’Amour. |
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Laissez-moi fuir un danger plein de charmes, |
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Ne m’offrez plus un cœur qui n’est qu’à vous : |
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Le badinage le plus doux |
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Finit quelquefois par les larmes. |
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