POÉSIES INÉDITES MÉLANGES |
LES DEUX PEUPLIERS |
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Sous les mêmes zéphyrs, sous les mêmes orages, |
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Beaux arbres, vous ouvrez, vous répandez vos fleurs. |
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Attirés vers le ciel, vos pudiques ombrages |
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Voilent votre amitié sous les mêmes couleurs. |
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L’hiver aux longs instants, le frimas vous protège ; |
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Il épure vos jours par d’utiles rigueurs. |
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Enveloppés tous deux sous un manteau de neige, |
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La sève qui vous joint se retire à vos cœurs. |
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Vos rameaux frémissants ne forment qu’un murmure ; |
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Mariés dans la terre, en vos nœuds adorés |
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Vous vivez l’un par l’autre ; et sous la même armure, |
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Un jour, si l’on vous frappe, ensemble vous mourrez ! |
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Et moi, j’aurais voulu… Mais toujours impossibles, |
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Nous jetons vers le ciel des vœux qu’il n’entend pas : |
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Le ciel nous a formés mobiles et sensibles, |
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Et le sol le plus doux n’enchaîne point nos pas. |
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