ÉLÉGIES |
L’INQUIÉTUDE |
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Qu’est-ce donc qui me trouble ? et qu’est-ce que j’attends ? |
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Je suis triste à la ville, et m’ennuie au village ; |
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Les plaisirs de mon âge |
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Ne peuvent me sauver de la longueur du temps. |
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Autrefois, l’amitié, les charmes de l’étude, |
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Remplissaient sans effort mes paisibles loisirs. |
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Oh ! quel est donc l’objet de mes vagues désirs ? |
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Je l’ignore et le cherche avec inquiétude. |
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Si pour moi le bonheur n’était pas la gaîté, |
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Je ne le trouve plus dans ma mélancolie ; |
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Mais si je crains les pleurs autant que la folie, |
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Où trouver la félicité ? |
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Et vous qui me rendiez heureuse, |
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Avez-vous résolu de me fuir sans retour ? |
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Répondez, ma raison ; incertaine et trompeuse, |
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M’abandonnerez-vous au pouvoir de l’Amour ?… |
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Hélas ! voilà le nom que je tremblais d’entendre. |
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Mais l’effroi qu’il inspire est un effroi si doux ! |
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Raison, vous n’avez plus de secret à m’apprendre, |
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Et ce nom, je le sens, m’en a dit plus que vous. |
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