POÉSIES INÉDITES MÉLANGES |
UN JOUR DE DEUIL |
La mère
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Rentrons, mes chers enfants ; de la foule éplorée |
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Laissons les flots émus s’écouler loin de nous. |
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D’une grande douleur je me sens déchirée : |
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Notre France est en deuil, mettez-vous à genoux. |
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L’enfant
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Que d’hommes, ô ma mère, ont passé tout à l’heure ! |
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De la même tristesse ils paraissaient souffrir. |
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D’où vient que tout le monde pleure ? |
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Est-ce un roi qui vient de mourir ? |
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La mère
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C’est un homme, ô mon fils ! un génie adorable, |
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L’amour d’un peuple immense et son plus ferme appui ; |
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C’est de tout notre espoir la perte irréparable ; |
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C’est notre gloire éteinte, elle était toute en lui. |
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La mère
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Ô ma mère ! Ô douleur ! ô lugubre journée ! |
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Voyez-vous, mes enfants, la cité consternée ? |
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Tout un peuple en cortège, et tous nos toits en deuil, |
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Et tous ces bras unis pour porter un cercueil ? |
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L’enfant
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Nous ne les voyons plus ! |
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La mère
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Nous ne les voyons plus ! Non ; sous de sombres voiles |
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La nuit comme la mort les dérobe à nos yeux ; |
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Non, le ciel attristé ne montre point d’étoiles, |
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Mais des sanglots lointains dirigent nos adieux. |
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Ainsi des rois de l’air les cohortes hardies |
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Ont suivi dans l’orage un aigle insurmonté ; |
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Impatient des cieux et de la liberté, |
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Si la foudre a brûlé ses ailes agrandies, |
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Il tombe ; et, d’un long cri proclamant leur douleur, |
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Les bataillons troublés s’abattent, se confondent ; |
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Des échos orageux les soupirs leur répondent, |
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Et le deuil de la terre encense leur malheur. |
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Comme elle a retenti cette mort éloquente ! |
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Quel cœur n’a tressailli de son dernier soupir ? |
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Quelle calamité frappante ! |
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Quel courage assez dur pour ne la point sentir ? |
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Inclinez-vous, priez devant cette ombre auguste ! |
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Tous ses jours sont écrits dans ce funeste jour. |
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Ah ! jugez si sa voix était la voix du juste, |
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Puisqu’elle a pénétré dans notre humble séjour ! |
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L’enfant
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Vous l’avez donc connu ? |
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La mère
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Vous l’avez donc connu ? Jamais de sa présence |
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Mes regards attendris n’ont goûté la douceur. |
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Il attirait, absent, notre reconnaissance, |
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Et de son nom lui seul ignorait la splendeur. |
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Au sein de sa gloire éclatante |
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Son âme n’était pas contente ; |
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Il n’obtenait jamais ce qu’imploraient ses vœux. |
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Ses vœux étaient si purs ! son âme était si belle ! |
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L’esprit qu’il combattait lui restait si rebelle ! |
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Esprit d’un meilleur monde, il va nous plaindre aux cieux. |
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L’enfant
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Mère, étiez-vous moins pauvre ? |
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La mère
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Mère, étiez-vous moins pauvre ? Oui ! j’avais l’espérance ; |
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J’en palpitais pour vous, pour notre belle France ; |
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Enfants ! je vous voyais libres dans l’avenir. |
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Il n’est plus, rien n’est plus ; qu’allez-vous devenir ? |
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L’enfant
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Pour qui faut-il prier ? |
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La mère
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Pour qui faut-il prier ? Pour ceux qui lui survivent, |
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Ceux qu’à la terre encor de chers liens captivent ; |
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Pour ses jeunes rameaux qui croissaient près de lui ; |
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Pour sa moitié mourante et qui n’a plus d’appui ! |
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Vous l’avez vu passer sur un plus beau rivage : |
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De ses jours courageux prolongeant les hasards, |
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Il allait d’un ciel pur essayer les regards. |
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Oh ! rappelez-vous bien les traits de son visage ! |
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La pâleur de son front faisait déjà frémir |
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Tous les cœurs qu’à présent vous entendez gémir. |
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Sur ses pas chancelants quelle foule empressée ! |
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Que d’amour ! sa grande âme en était oppressée. |
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N’oubliez pas ce jour, le plus beau de vos jours ; |
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Nourrissez-en mes pleurs, et parlez-m’en toujours ! |
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L’enfant
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Toujours je m’en souviens, ma mère : sur la rive, |
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Mon père qui courait m’élevait dans ses bras ; |
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L’homme qu’on adorait n’avait point de soldats, |
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Il avait ses enfants, et l’on criait : « Qu’il vive ! |
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Qu’il vive ! il est l’ami du pauvre vertueux ! » |
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Moi, je criais aussi ; car je voyais ses yeux |
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Répondre avec douceur à ces âmes contentes, |
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Qui jetaient devant lui leurs clameurs éclatantes. |
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On suivit son navire, on le couvrit de fleurs ; |
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Il détourna ses yeux comme en cachant des pleurs. |
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Partout des chants français appelaient son sourire : |
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Son sourire était triste ; il paraissait nous dire : |
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« Adieu ! vos vœux bientôt me seront superflus. » |
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Ma mère ! et c’est donc lui que je ne verrai plus ? |
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La mère
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Pour la dernière fois la France l’environne. |
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Riche, pauvre, tout pleure à ce noble convoi ; |
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Le méchant devant lui recule avec effroi, |
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Devant lui le bonheur effeuille sa couronne. |
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Du haut d’un char léger tristement descendus, |
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Pâlissant sous les fleurs qui brillaient sur leur tête, |
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De jeunes fiancés ont oublié leur fête, |
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Et dans le deuil public ils marchent confondus. |
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Que sur tous, à cette heure, une femme est à plaindre ! |
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Quel lien glorieux se brise dans son cœur ! |
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Que de femmes naguère enviaient son bonheur, |
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Et que le bonheur est à craindre ! |
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Dans sa gloire funèbre, oh ! qu’elle doit souffrir ! |
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Au pied d’un lit désert sa douleur s’est cachée : |
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C’est là que, gémissants, ses enfants l’ont cherchée ; |
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C’est là que leurs sanglots l’empêchent de mourir. |
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L’enfant
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Ils sont donc orphelins ? |
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La mère
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Ils sont donc orphelins ? On le voit à nos larmes. |
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Sur son corps immobile on a posé ses armes, |
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Ses armes que pour nous Dieu guida tant de fois, |
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Avant qu’en ses discours Dieu répandît sa voix. |
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L’enfant
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Ses enfants ! ses enfants ! |
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La mère
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Ses enfants ! ses enfants ! La France est leur égide ; |
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Elle couve en son sein ces fruits faibles encor ; |
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Ils n’ont que des lauriers, leur patrie et point d’or. |
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L’ami du peuple est pauvre, et sa gloire est rigide. |
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Nos maux étaient les siens, nos biens seront les leurs ; |
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L’offrande jaillira d’une source innocente ; |
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Et la France reconnaissante |
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N’a point de stériles douleurs. |
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