POÉSIES INÉDITES MÉLANGES |
LE REGARD |
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Laisse ! j’ai vu tes yeux, dans leur douce lumière, |
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S’attacher sur des yeux qui donnent le bonheur ; |
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Et je ne sais quel deuil accable ma paupière, |
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Je ne sais quelle nuit environne mon cœur. |
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On dirait que, pressé par une main cruelle, |
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Il ne se débat plus sous son arrêt de mort. |
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Laisse ! il faut nous ravir une erreur mutuelle ; |
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Ce cœur n’est plus à toi… je te sauve un remord. |
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Seule, avec désespoir, j’y suis redescendue ; |
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Ton portrait déchiré s’y baignait dans les pleurs. |
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Quoi ! cette image aimante est à jamais perdue ! |
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Qui donc pouvait l’atteindre et changer ses couleurs ? |
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Toi seul ! Je voudrais croire à ta voix généreuse, |
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Mais j’ai vu… Qu’ils sont beaux les yeux qui te parlaient ! |
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J’avais donc oublié que je suis malheureuse ? |
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Va ! je n’oublîrai plus qu’ils me le rappelaient. |
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Toi, de quoi pleures-tu ? Je n’entends pas tes larmes : |
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J’y vois briller ces yeux dont tu m’as dit les charmes ; |
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Laisse-moi les haïr, mais de loin, mais tout bas. |
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Quels yeux !… Ils sont partout. Oh ! ne me parle pas ! |
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Va-t’en ! Va ! sois heureux, je le veux, je t’en prie ! |
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Tes pleurs me font mourir… Je crois que je t’aimais ! |
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Va-t’en ! Je suis jalouse, et je fus trop chérie |
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Pour oser te le dire et te revoir jamais ! |
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