ROMANCES |
LA VEILLÉE DU NÈGRE |
|
Le soleil de la nuit éclaire la montagne, |
12 |
|
Sur le sable désert faut-il encor rester ? |
12 |
|
Doucement dans mes bras laisse-moi t’emporter ; |
12 |
|
Bon maître, éveille-toi ! marchons vers la campagne. |
12 |
5 |
Tes yeux sont clos depuis trois jours ; |
8 |
|
Maître ! dormiras-tu toujours ? |
8 |
|
|
L’orage dans son vol a brisé les platanes ; |
12 |
|
Le navire sans voile a disparu dans l’eau ; |
12 |
|
De ton front tout sanglant, j’ai lavé le bandeau ; |
12 |
10 |
Marchons, les pauvres noirs t’ouvriront leurs cabanes. |
12 |
|
Tes yeux sont clos depuis trois jours, |
8 |
|
Maître ! dormiras-tu toujours ? |
8 |
|
|
Je voudrais deviner ton rêve que j’ignore. |
12 |
|
Oh ! que ce rêve est long ! finira-t-il demain ? |
12 |
15 |
Demain, en t’éveillant, presseras-tu ma main ? |
12 |
|
Oui, je t’appellerai quand j’aurai vu l’aurore. |
12 |
|
Tes yeux sont clos depuis trois jours, |
8 |
|
Maître ! dormiras-tu toujours ? |
8 |
|
|
Mais la lueur du jour s’étend sur le rivage, |
12 |
20 |
Le flot porte sans bruit la barque du pêcheur ; |
12 |
|
Viens !… que ton front est froid ! quelle triste blancheur ! |
12 |
|
Oh ! maître ! que ta voix me rendrait de courage ! |
12 |
|
Tes yeux sont clos depuis trois jours… |
8 |
|
Maître ! dormiras-tu toujours ? |
8 |
|