Métrique en Ligne
DES_1/DES100
Marceline DESBORDES-VALMORE
POÉSIES
1830
ROMANCES
LA PÈLERINE
« Pèlerine, où vas-tu si tard ? 8
Le temps est à l’orage. 6
Peux-tu confier au hasard 8
Tes charmes et ton âge ? 6
5 — Ermite, n’ayez point de peur, 8
Du ciel je ne crains plus la foudre : 8
Que ne peut-il réduire en poudre 8
L’image qui brûle mon cœur ! 8
— Ô ma fille ! donne un moment 8
10 À l’ami qui t’appelle ; 6
Viens calmer ton égarement 8
À la sainte chapelle. 6
— Ermite, mon âme est à Dieu ; 8
Partout il me suit, il me guide ; 8
15 Il m’a dit de fuir un perfide : 8
Je fuis l’Amour, Ermite, adieu. 8
— Pèlerine, en fuyant l’Amour, 8
Que la pitié t’enchaîne ; 6
Un malheureux, depuis un jour, 8
20 Pleure ici sur sa chaîne. 6
— Un malheureux ! c’est un amant ; 8
Mon père, donnez-lui vos larmes ! 8
Blessée au cœur des mêmes armes 8
Je mourrai du même tourment. 8
25 — Ma fille, lève au moins les yeux, 8
La pitié te l’ordonne ; 6
Cet amant n’est plus malheureux, 8
Si ton cœur lui pardonne. » 6
Le coupable alors se montra ; 8
30 L’Amour pria pour le parjure ; 8
L’ermite effaça son injure, 8
Et la pèlerine… pleura. 8
logo du CRISCO logo de l'université