Métrique en Ligne
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Tristan DERÈME
LA VERDURE DORÉE
1922
CXLVII
A Georges Le Cardonnel.
Quelque rose que tu cueilles, 7
Une nuit la fanera ; 7
Le vent fait voler les feuilles, 7
Les amours, etcet cétéra 7
5 Et pourtant j'aime les roses, 7
Le feuillage et les amours 7
Et bien d'autres belles choses 7
Qui ne durent pas toujours. 7
Durer, durer… Rien ne dure. 7
10 Accourez, comparaisons ! 7
Rappelons que la verdure 7
Pas ne dure trois saisons. 7
Tout passe et cela n'est pas ce 7
Que les gens n'ont dit assez ; 7
15 Ils ont écrit que tout passe 7
Et leurs livres sont passés, 7
Sauf certains ; et les miens, Muses, 7
Dureront-ils plus longtemps 7
Qu'une voix de cornemuse 7
20 Qui se perd sur les étangs ? 7
Mais qu'importe ? Toutes choses, 7
Ne durent-elles qu'un jour, 7
Les poèmes et les roses 7
Et les feuilles et l'amour, 7
25 Toutes choses ne sont-elles 7
Les rameaux jaunes ou verts 7
Des guirlandes éternelles 7
Que déroule l'univers ? 7
Toutes choses sont liées, 7
30 La mollesse et le tambour, 7
Les poèmes, les feuillées 7
Et les grâces de l'amour, 7
Et chacune tient sa place 7
Dans cet hymne qui depuis 7
35 L'aube éternelle entrelace 7
Les chants des jours et des nuits. 7
Quelque rose que tu cueilles, 7
Une nuit la fanera 7
Mais la rose avec ses feuilles, 7
40 C'est la vie. Etcet cétéra 7
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