Métrique en Ligne
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Tristan DERÈME
LA VERDURE DORÉE
1922
CXXVI
Tu ne crois plus aux beaux cheveux, 8
Aux seins qu'une rose décore, 8
Et, le cœur morose, tu veux 8
Cependant les chanter encore. 8
5 Un beau regard, s'il te sourit, 8
Tu le railles, mais tu regrettes 8
Ces printemps morts où ton esprit 8
Était plein d'étoiles secrètes. 8
Herbes chaudes, lilas mouillés, 8
10 Bleus platanes sous l'azur ivre, 8
Et l'amour, tu t'émerveillais, 8
Tu dansais, tu riais de vivre, 8
Roses rouges, feuillages verts, 8
Tumulte des gloires physiques, 8
15 L'univers sonore et divers 8
N'était que couleurs et musiques, 8
Et tu chantais, mais cette voix, 8
Ténor naïf, n'était que celle 8
Du printemps ivre dans les bois 8
20 Et de la vie universelle. 8
Et pourtant, ce temps était beau 8
Mais où sont les vieilles rosées ? 8
Tu promènes sous ton chapeau 8
Des constellations brisées, 8
25 Et te penchant sur le décor 8
De l'ancienne frénésie, 8
Tu la veux respirer encor 8
Ainsi qu'une rose moisie. 8
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