L'HOROSCOPE |
A Emmanuel Glaser.
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Les deux sœurs étaient là, les bras entrelacés, |
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Debout devant la vieille aux regards fatidiques. |
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Qui tournait lentement de ses vieux doigts lassés |
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Sur un coin de haillon les cartes prophétiques. |
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Brune et blonde, et de plus fraîches comme un matin, |
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L'une sombre pavot, l'autre blanche anémone, |
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Celle-ci fleur de mai, celle-là fleur d'automne, |
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Ensemble elles voulaient connaître le destin. |
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« La vie, hélas ! sera pour toi bien douloureuse, » |
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Dit la vieille à la brune au sombre et fier profil. |
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Celle-ci demanda : « Du moins m'aimera-t-il ? |
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‒ Oui. -Vous me trompiez donc. Je serai trop heureuse. » |
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« Tu n'auras même pas l'amour d'un autre cœur, » |
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Dit la vieille à l'enfant blanche comme la neige. |
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Celle-ci demanda : « Moi, du moins, l'aimerai-je ? |
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‒ Oui. -Que me disiez-vous ? J'aurai trop de bonheur. » |
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