Métrique en Ligne
COP_8/COP206
François COPPÉE
POÈMES DIVERS
1869
LE FEU FOLLET
Par une nuit d'orage et sous un ciel en deuil, 12
Parfois le paysan qui sort d'une veillée 12
Aperçoit au détour de la route mouillée 12
Un feu follet énorme et fixe comme un œil. 12
5 S'il s'avance, domptant son effroi par orgueil, 12
Le feu recule et semble, au fond de la feuillée, 12
Par la brise de mer tordue et travaillée 12
Une flamme d'alarme, au loin, sur un écueil ; 12
Mais s'il fuit, le poltron, et regarde en arrière, 12
10 Il voit, tout près, tout près, l'infernale lumière, 12
Grossissante et dardant sur lui son œil mauvais. 12
Ô vieux désir, pourquoi donc me poursuivre encore, 12
Puisque tu t'es enfui quand je te poursuivais ? 12
Quand donc t'éteindras-tu ? Quand donc viendra l'aurore ? 12
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