Métrique en Ligne
COP_7/COP194
François COPPÉE
LE RELIQUAIRE
1866
SOUS LES BRANCHES
Palpitante encore du bal, 8
Elle voulut, la blonde fille, 8
M'accompagner jusqu'à la grille 8
Où j'avais lié mon cheval. 8
5 Malgré l'appel des ritournelles, 8
Au jardin nous nous attardions, 8
Et les choses que nous disions 8
Étaient tristes et solennelles. 8
Nous avions pris le long chemin, 8
10 Nous avions pris le chemin sombre. 8
Je ne la voyais pas dans l'ombre, 8
Mais je la tenais par la main. 8
Nos baisers rythmaient nos paroles, 8
Et nous suivions, tendres et las, 8
15 La voûte obscure des lilas, 8
Qui s'étoilait de lucioles. 8
Et ma chevelure baignait, 8
Comme dans l'eau les pleurs d'un saule, 8
Son front posé sur mon épaule, 8
20 Son doux front qui s'abandonnait. 8
Et pour que l'opaque ramure 8
Couvrit notre rêve enchanté 8
De silence et d'obscurité, 8
La brise apaisait son murmure. 8
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