Métrique en Ligne
COP_5/COP155
François COPPÉE
Sonnets intimes et Poèmes inédits
1925
DEUXIÈME PARTIE
JE BOIS À LA JEUNESSE
Je suis un « pompier », soit, mais ne suis pas pompeux. 12
Chacun la sienne ! Il faut que je chante à la fête. 12
« Ce que je veux ! » claironne un coq à rouge crête ; 12
L’ancien coq enroué répond : « Ce que je peux ! » 12
5 Jeunes cadets, merci d’être bons pour un vieux ! 12
Car c’est une heure triste, allez, où le poète, 12
A l’œuvre qu’il rêva comparant l’œuvre faite, 12
Se console en songeant qu’il a fait de son mieux. 12
Selon Ronsard, versons quelques fleurs dans nos verres. 12
10 Mêlons-y, mes amis, vos fraîches primevères 12
Et mes pâles soucis de l’arrière-saison. 12
Je n’ai pas trop vieilli, puisque j’admire encore 12
Les vers que le soleil des vingt ans fait éclore- 12
Je bois à la Jeunesse ; elle a toujours raison ! 12
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