Métrique en Ligne
COP_5/COP148
François COPPÉE
Sonnets intimes et Poèmes inédits
1925
DEUXIÈME PARTIE
A UN COMÉDIEN
Parce qu’un philistin, tartuffe sermonneur, 12
A d’un salon guindé pu te faire proscrire, 12
Est-ce vrai, grand bouffon ! ton brave et large rire 12
Éclaterait ce soir avec moins de bonheur ? 12
5 Laisse donc. Le mépris des sots te fait honneur. 12
Reste dans ton théâtre où c’est l’art qu’on respire. 12
Ici le pâle Hamlet, au nom du vieux Shakspeare, 12
T’offre la bienvenue au manoir d’Elseneur. 12
Sois fier du préjugé qui t’écarte du monde ; 12
10 Pour lui jeter de haut la vérité féconde, 12
Reste sur tes tréteaux, volontaire exilé. 12
Ton art, comme la foi, doit planer sur la foule ; 12
Artiste, accepte-le jusqu’au martyre, et foule 12
Ces planches où le sang de Molière a coulé. 12
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