Métrique en Ligne
COP_5/COP144
François COPPÉE
Sonnets intimes et Poèmes inédits
1925
DEUXIÈME PARTIE
LA MORT DU POÈTE
Sa lyre pour l’adieu déchirant a gémi ; 12
Il repose, un rameau de laurier sur sa couche, 12
Et semble en sa pâleur le poète endormi 12
Qu’une reine de France a baisé sur la bouche. 12
5 Il n’est plus, l’enchanteur, et le froid de la mort 12
Habite sous son crâne où bouillait la Pensée, 12
Et son cœur que l’amour a fait battre si fort 12
Ne soulèvera plus sa poitrine glacée. 12
Ses lèvres, qui laissaient tomber de si doux vers, 12
10 Sont closes ; et jamais vos beautés éternelles, 12
O femmes, ciel d’azur, flots vermeils, coteaux verts, 12
N’auront plus pour miroirs ses profondes prunelles. 12
Vierges, versez des pleurs ! Tonne, Dies iræ ! 12
Car c’est un jour de deuil pour la terre inquiète 12
15 Quand du manteau des nuits tombe un astre éploré. 12
Lorsque s'enfuit au ciel une âme de poète. 12
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