Métrique en Ligne
COP_5/COP114
François COPPÉE
Sonnets intimes et Poèmes inédits
1925
PREMIÈRE PARTIE
BALLADE À VIGEANT
EXCELLENT MAÎTRE EN FAIT D’ARMES,
POUR
LE PLUS GRAND HONNEUR DE L’ESCRIME FRANÇAISE.
La rapière, arme de butor, 8
Traîne au flanc des Maisons-moussues, 8
Et le futur « herr Professor » 8
Est fier des balafres reçues. 8
5 Mais le sabre lourd vainement 8
A l’épée a fait concurrence ; 8
Et, pour se battre galamment, 8
Il n’est de fin fleuret qu’en France. 8
Les lames de Tolède encor 8
10 Font leurs piqûres de sangsues. 8
A Madrid, par le matador 8
Les grâces d’armes sont bien sues. 8
Mais c’est trop d’enjolivement, 8
C’est trop faire la révérence. 8
15 Et, voulez-vous mon sentiment ! 8
Il n’est de fin fleuret qu’en France. 8
Tu prends, Toscan, ô beau ténor, 8
Des poses tortes ou bossues. 8
Par ton épée aux quillons d’or 8
20 Que de poitrines décousues ! 8
Car la ruse est ton élément. 8
Gare à la botte de Florence !- 8
N’importe ! fais ton testament. 8
Il n’est de fin fleuret qu’en France. 8
ENVOI
25 Maître, il reviendra, l’Allemand. 8
O victoire ! ô chère espérance !- 8
Enseigne-nous ton art charmant. 8
Il n’est de fin fleuret qu’en France. 8
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