Métrique en Ligne
COP_5/COP113
François COPPÉE
Sonnets intimes et Poèmes inédits
1925
PREMIÈRE PARTIE
L’AUBE TRICOLORE
Hier, j’ai surpris l’aurore à son premier éveil, 12
Quand le nid est muet encore sur la branche. 12
Là-haut, le sombre azur. Plus bas, la brume blanche. 12
Enfin, à l’horizon, un flamboiement vermeil. 12
5 Bleu, blanc, rouge ! — Le ciel, à nos drapeaux pareil, 12
M’a rendu nos espoirs oubliés de revanche. 12
Car, captive en ces nœuds que, seul, le glaive tranche, 12
L’Alsace attend, là-bas où monte le soleil. 12
Que de jours et de jours, hélas ! depuis l’outrage ! 12
10 Peut-être — ô doute amer ! — elle se décourage ! 12
Elle doit, après tant d’angoisse et de douleurs, 12
Se demander parfois si l’on se souvient d’elle !- 12
— Non. Dans le matin clair arborant nos couleurs, 12
L’Alsace nous répond de loin : « Je suis fidèle ! » 12
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