PREMIÈRE PARTIE |
L’AUBE TRICOLORE |
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Hier, j’ai surpris l’aurore à son premier éveil, |
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Quand le nid est muet encore sur la branche. |
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Là-haut, le sombre azur. Plus bas, la brume blanche. |
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Enfin, à l’horizon, un flamboiement vermeil. |
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Bleu, blanc, rouge ! — Le ciel, à nos drapeaux pareil, |
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M’a rendu nos espoirs oubliés de revanche. |
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Car, captive en ces nœuds que, seul, le glaive tranche, |
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L’Alsace attend, là-bas où monte le soleil. |
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Que de jours et de jours, hélas ! depuis l’outrage ! |
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Peut-être — ô doute amer ! — elle se décourage ! |
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Elle doit, après tant d’angoisse et de douleurs, |
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Se demander parfois si l’on se souvient d’elle !- |
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— Non. Dans le matin clair arborant nos couleurs, |
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L’Alsace nous répond de loin : « Je suis fidèle ! » |
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25 avril 1892.
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