Métrique en Ligne
COP_5/COP104
François COPPÉE
Sonnets intimes et Poèmes inédits
1925
PREMIÈRE PARTIE
LES PERROQUETS DU JARDIN DES PLANTES
Centenaires, la chaîne à la patte, en plumages 12
Somptueux, ils sont là, du matin jusqu’au soir, 12
Et piétinent, d’un air important, leur perchoir, 12
En rabâchant tout bas leurs étranges ramages. 12
5 Ce ne sont pas ceux-là qui pourraient laisser choir, 12
Au profit d’un renard intrigant, leurs fromages. 12
Ils ont l’aspect sagace et profond des vieux Mages 12
Ou des sultans qui vont accorder le mouchoir. 12
Ils méditent, dressant leur huppe jaune ou rouge. 12
10 Sous son gros bec de fer leur langue noire bouge, 12
Marmottant des propos grivois et des jurons 12
Qui se mêlent aux cris des canards et des dindes, 12
Tandis que le passant cherche dans leurs yeux ronds 12
Un reflet des forêts monstrueuses des Indes. 12
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