Métrique en Ligne
COP_5/COP103
François COPPÉE
Sonnets intimes et Poèmes inédits
1925
PREMIÈRE PARTIE
LE PÊCHEUR
Les pieds dans l’eau, bien plus persévérant qu’habile, 12
Portant, pendue au col, sa boîte aux asticots, 12
Sous l’arche du vieux pont sombre et pleine d’échos, 12
Le pêcheur s’est tenu, tout le jour, immobile. 12
5 Il ne voit ni le soir qui tombe, ni la ville 12
Qui s’endort dans des bruits vagues et musicaux, 12
Ni, sur les quais, à des intervalles égaux, 12
Le gaz qui fait éclore une étoile débile. 12
Puis, quand il ne peut plus observer les plongeons 12
10 De son liège, content de trois maigres goujons, 12
A rentrer au logis enfin il se résigne. 12
O poètes, troublés d’un éternel émoi, 12
N’avez-vous pas souvent envié comme moi 12
Le paisible bonheur d’un pêcheur à la ligne ? 12
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