Métrique en Ligne
COP_3/COP61
François COPPÉE
LE CAHIER ROUGE
1874
Aubade parisienne
Pour venir t'aimer, ma chère, 7
Je franchis les blancs ruisseaux, 7
Et j'ai l'âme si légère 7
Que j'ai pitié des oiseaux. 7
5 Quel temps fait-il donc ? Il gèle, 7
Mais je me crois au printemps. 7
Entends-tu, mademoiselle ? 7
Tu m'as rendu mes vingt ans. 7
Tu m'as rendu ma jeunesse. 7
10 Ce cœur que je croyais mort, 7
Je veux pour toi qu'il renaisse ; 7
Écoute comme il bat fort ! 7
Quelle heure est-il ? Tu déjeunes ; 7
Prends ce fruit et mords dedans. 7
15 C'est permis, nous sommes jeunes, 7
Et j'en mange sur tes dents. 7
Parle-moi, dis-moi des choses. 7
Je n'écoute pas, je vois 7
S'agiter tes lèvres roses 7
20 Et je respire ta voix. 7
Je t'aime et je t'aime encore ; 7
A tes pieds je viens m'asseoir. 7
Laisse-moi faire ; j'adore 7
Le tapis de ton boudoir ! 7
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