Métrique en Ligne
COP_1/COP17
François COPPÉE
PROMENADES ET INTÉRIEURS
1872
II
Avril
Lorsqu’un homme n’a pas d’amour, 8
Rien du printemps ne l’intéresse ; 8
Il voit même sans allégresse, 8
Hirondelles, votre retour ; 8
5 Et, devant vos troupes légères 8
Qui traversent le ciel du soir, 8
Il songe que d’aucun espoir 8
Vous n’êtes pour lui messagères. 8
Chez moi ce spleen a trop duré, 8
10 Et quand je voyais dans les nues 8
Les hirondelles revenues, 8
Chaque printemps, j’ai bien pleuré. 8
Mais, depuis que toute ma vie 8
A subi ton charme subtil, 8
15 Mignonne, aux promesses d’Avril 8
Je m’abandonne et me confie. 8
Depuis qu’un regard bien-aimé 8
A fait refleurir tout mon être, 8
Je vous attends à ma fenêtre, 8
20 Chères voyageuses de Mai. 8
Venez, venez vite, hirondelles, 8
Repeupler l’azur calme et doux, 8
Car mon désir qui va vers vous 8
S’accuse de n’avoir pas d’ailes. 8
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