Métrique en Ligne
COP_1/COP16
François COPPÉE
PROMENADES ET INTÉRIEURS
1872
II
Février
Hélas ! dis-tu, la froide neige 8
Recouvre le sol et les eaux ; 8
Si le bon Dieu ne les protège, 8
Le printemps n’aura plus d’oiseaux ! 8
5 Rassure-toi, tendre peureuse ; 8
Les doux chanteurs n’ont point péri. 8
Sous plus d’une racine creuse 8
Ils ont un chaud et sûr abri. 8
Là, se serrant l’un contre l’autre 8
10 Et blottis dans l’asile obscur, 8
Pleins d’un espoir pareil au nôtre, 8
Ils attendent l’Avril futur ; 8
Et, malgré la bise qui passe 8
Et leur jette en vain ses frissons, 8
15 Ils répètent à voix très basse 8
Leurs plus amoureuses chansons. 8
Ainsi, ma mignonne adorée, 8
Mon cœur où rien ne remuait, 8
Avant de t’avoir rencontrée, 8
20 Comme un sépulcre était muet ; 8
Mais quand ton cher regard y tombe, 8
Aussi pur qu’un premier beau jour, 8
Tu fais jaillir de cette tombe 8
Tout un essaim de chants d’amour. 8
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