Métrique en Ligne
COP_1/COP13
François COPPÉE
PROMENADES ET INTÉRIEURS
1872
II
À un ange gardien
Mon rêve, par l’amour redevenu chrétien, 12
T’évoque à ses côtés, ô doux ange gardien, 12
Divin et pur esprit, compagnon invisible 12
Qui veilles sur cette âme innocente et paisible ! 12
5 N’est-ce pas, beau soldat des phalanges de Dieu, 12
Qui, pour la protéger, fais toujours, en tout lieu, 12
Sur l’adorable enfant planer ton ombre ailée, 12
Que ta chaste personne est moins immaculée, 12
Que ton regard, reflet des immenses azurs, 12
10 Et que le feu qui brille à ton front, sont moins purs, 12
Dans leur sublime essence au paradis conquise, 12
Que le cœur virginal de cette enfant exquise ? 12
Ô toi qui de la voir as toujours la douceur, 12
Bel ange, n’est-ce pas qu’elle est comme ta sœur ? 12
15 Ô céleste témoin qui sais que sa pensée 12
Par une humble prière au matin commencée 12
Dans ses rêves du soir est plus naïve encor, 12
N’est-ce pas qu’en voyant s’abaisser ses cils d’or 12
Sur ses yeux ingénus comme ceux des gazelles, 12
20 Tu t’étonnes parfois qu’elle n’ait pas des ailes ? 12
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