Métrique en Ligne
CHE_1/CHE54
André de CHÉNIER
ŒUVRES POÉTIQUES
tome I
1790
ÉGLOGUES
XX
Ma muse échevelée, amante des Naïades, 12
Suit leurs pas sous l'abri des obscures Dryades ; 12
Et, sa flûte à la main, va de ses doux concerts, 12
De vallons en vallons, réjouissant les airs. 12
5 Tout à coup les vallons, les airs, la grotte sombre, 12
De joie, à ses concerts poussent des cris sans nombre, 12
Car de ses doux accents, de ses vives chansons, 12
Faunes, nymphes, pasteurs, ont reconnu les sons. 12
Soudain, de toutes parts, volent à son passage 12
10 Les nymphes au front blanc couronné de feuillage, 12
Le Satyre au pied double, et Faunes et Sylvains, 12
Et vierges et pasteurs, et tous frappant leurs mains ; 12
« La voilà, » disent-ils ; en tumulte ils accourent ; 12
Ils s'appellent l'un l'autre ; ils la fêtent, l'entourent ; 12
15 Se plaignent qu'elle ait pu si longtemps les quitter. 12
Elle rit ; on la suit pour l'entendre chanter. 12
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