ÉLÉGIES ANTIQUES |
IV |
Chrysé |
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Pourquoi, belle Chrysé, t'abandonnant aux voiles, |
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T'éloigner de nos bords sur la foi des étoiles ? |
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Dieux ! je t'ai vue en songe, et, de terreur glacé, |
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J'ai vu sur des écueils ton vaisseau fracassé, |
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Ton corps flottant sur l'onde, et tes bras avec peine |
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Cherchant à repousser la vague ionienne. |
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Les filles de Nérée ont volé près de toi. |
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Leur sein fut moins troublé de douleur et d'effroi, |
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Quand du bélier doré, qui traversait leurs ondes, |
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La jeune Hellé tomba dans leurs grottes profondes. |
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Oh ! que j'ai craint de voir à cette mer, un jour, |
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Tiphys donner ton nom et plaindre mon amour ! |
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Que j'adressai de vœux aux dieux de l'onde amère ! |
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Que de vœux à Neptune, à Castor, à son frère ! |
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Glaucus ne te vit point ; car sans doute avec lui, |
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Déesse, au sein des mers tu vivrais aujourd'hui. |
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Déjà tu n'élevais que des mains défaillantes ; |
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Tu me nommais déjà de tes lèvres mourantes, |
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Quand, pour te secourir, j'ai vu fendre les flots |
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Au dauphin qui sauva le chanteur de Lesbos. |
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