POÉSIES ANTIQUES ‒ ÉTUDES |
XIV |
|
Bacchus se déguisait sous un moins beau visage, |
12 |
|
Quand de Tyrrhéniens une troupe sauvage |
12 |
|
Vint le ravir plongé dans un profond sommeil. |
12 |
|
Leur vaisseau le reçoit ; on part ; à son réveil, |
12 |
5 |
Il s'étonne. On lui jure, au moment qu'il les prie, |
12 |
|
De voguer vers Naxos qu'il nomme sa patrie. |
12 |
|
Il dissimule, et puis, l'œil errant sur les flots : |
12 |
|
« O ciel ! ah malheureux ! ce n'est point là Naxos… |
12 |
|
Dieux ! grands dieux ! » et ses mains, dans ses feintes alarmes, |
12 |
10 |
Déchirent ses cheveux, et ses yeux sont en larmes. |
12 |
|
« Jeune homme, lui dit l'un, que nous font tes malheurs ! |
12 |
|
Tu viendras nous servir ; et laisse là tes pleurs. » |
12 |
|
Il dit. — Le vaisseau tremble. Et des formes terribles |
12 |
|
De tigres, de lions, de panthères horribles |
12 |
15 |
Fondent sur eux. En foule et n'ayant plus de voix, |
12 |
|
Les traîtres du vaisseau s'élancent à la fois, |
12 |
|
O prodige ! et, couverts d'une écaille étrangère, |
12 |
|
Se vont, légers dauphins, cacher sous l'onde amère. |
12 |
|