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CES_1/CES1
corpus Pamela Puntel
Pascal CÉSAR
LES VERTUS ET LES EXPLOITS DE SA MAJESTÉ PRUSSIENNE
1870
LES VERTUS ET LES EXPLOITS
DE SA MAJESTÉ PRUSSIENNE
I
Nous étions prêts pour cette guerre, 8
Et les Français ne l' étaient pas, 8
Quoi qu'en eût dit leur Ministère 8
Qui ne fit que des embarras.1 8
5 Enfin, par une double offense,2 8
Je provoquai la belle France 8
Et, surtout, Napoléon IIItrois, 8
Qui rêvait, comme garantie 8
De salut pour sa dynastie 8
10 De me battre une bonne fois ! 8
Il donna vite dans le piège 8
L'imprudent joua son va-tout. 8
Grâce au Seigneur qui me protège, 8
Je fus habile jusqu'au bout. 8
15 Je dis à l'Europe abusée : 8
« Cette lutte m'est imposée ! » 8
Et comme elle en doutait un peu, 8
Ma foi, pour avoir l'apparence 8
De la plus parfaite innocence 8
20 Je pris à témoin le bon Dieu3 8
II
Ma flotte doit rester paisible 8
Dans ses ports et dans ses bassins, 8
Car, sur mer, il m'est impossible 8
D' espérer des succès certains ; 8
25 Mais j' aurai du moins l'apparence 8
D'être généreux pour la France, 8
En lui transmettant ce décret : 8
« J' enjoins à la flotte allemande 8
Pour votre marine marchande 8
30 Le respect le plus parfait ! »4 7
III
Quand nous envahîmes la France, 8
Nous dîmes partout hautement : –– 8
« Français ! l' Allemagne s'avance 8
Contre l' Empereur seulement ! »5 8
35 Mais quand ce triste personnage, 8
Qui n'eut pas même le courage 8
De succomber au champ d'honneur, 8
Fut en nos mains victorieuses, 8
Nos paroles malencontreuses 8
40 N'eurent plus la moindre valeur. 8
On dit que le monde s'étonne 8
De ce manque de bonne foi : –– 8
Donnai-je jamais à personne 8
Raison de se fier à moi ? 8
45 Je maintiens que la politique 8
N'a rien à voir avec l'éthique ! 8
Et vous savez, comte Bismark, 8
Qu'à cet égard notre pensée 8
Par le fait même est dénoncée 8
50 Dans l' affaire du Danemark.6 8
IV
Sire, les Français, race vile, 8
Osent tirer sur nos guerriers, 8
Et du haut des murs de leur Ville, 8
Démonter tous nos obusiers.–– 8
55 –– « Mais c'est une chose inouïe ! 8
Et pour punir leur barbarie, 8
Forcez les paysans français 8
À faire les travaux de siège : 8
Ce moyen délasse et protège, 8
60 Il n'a donc rien qui soit mauvais !7 8
V
Hourra ! Strasbourg capitule 7
Et nous livre sa garnison ! 8
Lorsque vous dites : « qu'on la brûle ! »8 8
Majesté, vous eûtes raison. 8
65 Obstinée à ne pas se rendre, 8
Nous n'eussions jamais pu la prendre 8
En n'attaquant que ses soldats ; 8
Mais, voici : nous livrons aux flammes 8
Les vieillards, les enfants, les femmes, 8
70 Et la cité met armes bas ! 8
Oui, mais que pensera le monde 8
De ces procédés d' Attila ? 8
Votre intelligence profonde 8
Sut trouver un masque cela : 8
75 Un beau jour qu'on vint vous apprendre 8
Que les maisons étaient en cendre, 8
Vous criâtes : « Arrêtez vous ! 8
Cessez ce massacre inutile, 8
Et sur les remparts de la ville 8
80 Dirigez seulement vos coups ! »9 8
Les simples se laissèrent prendre, 8
Louèrent votre humanité. 8
Vos flatteurs, qui savent comprendre, 8
Crièrent : « Magnanimité ! » 8
85 Mais dans Strasbourg, votre victime, 8
On murmure : « Le fourbissime ! » 8
Il savait bien que ses soldats 8
Lançaient des bombes à pétrole. 8
Allez, sa tardive parole 8
90 Ne nous en imposera pas ! » 8
VI
Nous avons saisi dans leur caisse 8
Un vrai trésor : dix millions !10 8
En leur faisant une largesse, 8
Doublement nous profiterions : 8
95 Je leur en donne une parcelle, 8
Pour avoir l'occasion belle 8
D'être généreux leurs frais ; 7
Seulement il faut être habile : 8
Payons en thalers, soit cinq mille :11 8
100 Ce n'est plus de l'argent français ! 8
VII
Après le drapeau de la Prusse, 8
Il en est un qu'il faut bénir, 8
Comme un abri dont notre astuce 8
Sait parfaitement se servir. 8
105 Contre les flottes de la France, 8
Nous l'arborons pour la défense 8
De nos villes et de nos ports ;12 8
Sur chaque maison qui l'entoure, 8
Où s'abrite notre bravoure, 8
110 Metz le voit flotter de ses forts.13 8
Lorsque je devins signataire 8
De la Société de secours, 9
Je me dis que de sa bannière 8
J'utiliserais le concours. 8
115 Je fais, avec son assistance, 8
De chaque poste une ambulance, 8
De chaque camp un hôpital ; 8
Et pour prix de cet avantage, 8
En lui donnant beaucoup d'ouvrage,14 8
120 Je lui rends un service égal. 8
VIII
Les jésuites quittent Rome, 7
On nous l'annonce ce matin ; 8
Sire, c'est dans votre royaume 8
Qu'ils s'en vont fixer leur destin.15 8
125 Sans doute votre politique 8
Jointe la piété mystique 8
Vous vaut cette acquisition. 8
Pour le flair, ces gens vous surpassent, 8
Il se pourrait qu'ils vous nommassent 8
130 Leur chef par acclamation. 8
IX
Où sont les prisonniers de guerre 8
Que me livra Napoléon, 8
Prisant peu la valeur guerrière 8
Et l'exemple de Mac Mahon ? 8
135 — De la presqu'ile de la Meuse, 8
Plaine basse et marécageuse 8
Où nous les avions enfermés,16 8
Ils sont passés dans vos royaumes, 8
Aussi pâles que des fantômes 8
140 Mécontents, maigris, affamés. 8
Hélas ! nous ne sommes pas riches, 8
Et pourtant leur voracité 8
Consomme du pain, des pois chiches 8
En effroyable quantité. 8
145 Oh ! c'est un spectacle bien sombre 8
Que de voir ces hommes sans nombre 8
Ne rien faire et se bien porter !… 8
Leur prétendu droit de paresse,17 8
Votre vertu, votre sagesse 8
150 Voudraient-elles le respecter ? 8
— Qu'ai-je fait que l'on me flétrisse 8
De ce soupçon injurieux ? 8
Je réclame le bénéfice 8
De tout conseil judicieux. 8
155 Que l'on donne promptement l'ordre 8
De faire cesser ce désordre : 8
Qui veut manger doit travailler ! 8
Prince et gardien de la morale, 8
Je ne puis souffrir le scandale 8
160 De les voir flâner et bailler ! 8
L'histoire est l'école des princes. 8
J 'ai lu celle des temps jadis, 8
Et j'ai vu que, dans ses provinces, 8
Le grand conquérant Sésostris 8
165 Par ses captifs fit construire 7
Les monuments que l'on admire 8
Au bord du Nil égyptien : 7
Donc, au travail, fils de France ! 7
puisque Dieu m'en donne la chance 8
170 J'imiterai ce roi païen !18 8
X
Compiègne ! superbe demeure ! 8
Quel mobilier de bon goût !!… 7
En le contemplant tout-à-l'heure, 8
J'ai pensé de faire un bon coup : 8
175 Bismark, je veux que tu m' y prennes 8
Les meubles, glaces, porcelaines, 8
Bronzes, tableaux, etcaetera.19 8
Je me réserve cette prise, 8
Et quelle agréable surprise 8
180 Lorsque Augusta la recevra ! 8
N'y laisse pas la moindre chose, 8
Car nous savons tout accepter. 8
Les jardins, les murs, je suppose, 8
Ne peuvent guère s'emporter ? 8
185 — Vraiment, on ne le peut pas, sire ; 8
Je crois même pouvoir prédire 8
Que d'aucuns vous diront voleur… 8
— Que m'importe la malveillance ! 8
Et du reste j'ai conscience 8
190 De faire l'œuvre du Seigneur. 8
XI
Sire, savez vous qui j' amène ? 8
Le grand ministre des voyous. 8
Depuis trois jours je le promène 8
De rendez-vous en rendez-vous.20 8
195 Mais vainement je le taquine : 8
Ne me trouvant pas, il s'obstine 8
À me poursuivre avec ardeur. 8
Pour sa peine patriotique, 8
Je vais d'une façon cynique, 8
200 Lui proposer le déshonneur.21 8
— Ah ! Bismark, cela me navre, 7
Qu' un gentilhomme du pavé,22 8
Ce petit monsieur Jules Favre 8
Dans mon château soit arrivé. 8
205 C'est libre jusqu’à l'impudence. 8
Parce qu'au lieu de la naissance, 8
Ils ont le talent, la vertu, 8
Ces gens croient être quelque chose ; 8
Ils oublient leur nom, je suppose, 8
210 De Simon, Gambetta, Trochu ! 8
Vous, Bismark, vous êtes comte ; 7
Grand d'audace et de fausseté ; 8
Vous vous jouez avec la honte, 8
Et vous raillez l'honnêteté ! 8
215 Moi, je porte un nom qui résonne 8
Hohenzollern !!… et ma couronne 8
Me Vient directement du ciel. 8
Quant mon prénom de Guillaume, 7
Il doit, au moins dans mon royaume, 8
220 Avoir le sens d'Emmanuel ! 7
— Sire, j'admire la justesse 8
De votre royale raison ; 8
La splendeur de votre sagesse 8
Pâlit celle de Salomon ; 8
225 Mais dans le pays où nous sommes, 8
Il est grand, le nombre des hommes 8
Privés de notre sens moral ! 8
Voyez plutôt combien sont vaines 8
Les maximes républicaines 8
230 Que j'ai prises dans un journal : 8
« Ne l'oublions jamais : les titres, la richesse, 12
« Ne sont qu'un vain manteau dont on est revêtu 12
« Il n'est pas de grandeur, il n'est pas de noblesse, 12
« Hors le savoir et la vertu. 8
235 « Sous un éclat trompeur qu'admire le vulgaire, 12
« Sans en être ébloui, cherchons l'individu, 12
« Pour rendre justement chaque caractère 11
« Ce qui lui sera dû ! » 6
N'est-il pas de toute évidence 8
240 Que ces républicains de France 8
Ont le jugement perverti ? 8
— Grand Dieu préserve le royaume 8
De ton doux serviteur Guillaume, 8
De la peste de ce parti ! 8
XII
245 Que de Héros et de prodiges !… 8
Mais c'est presqu'à n'en pas finir !! 8
Ah ! les braves que tu diriges 8
Moltke, étonneront l'avenir ! 8
Dans leurs rangs, on voit le mérite 8
250 Ne plus connaître de limite, 8
Si bien qu'il me faudra, je crois, 8
Pour récompenser leur vaillance, 8
Dans mes états, créer d' urgence 8
Des manufactures de croix. 8
255 Devant le château de Versailles, 8
Notre Fritz, à mes légions, 8
A distribué des médailles 8
Et force décorations.23 8
Mais seule, notre capitale 8
260 Aura la faveur sans égale 8
De voir donner la croix de fer 8
Au chef des héros de Bazeille, 8
Dont la gloire n'a de pareille 8
Que celle du noble Werder ! 8
XIII
265 Le crime est bien s'il est utile : 8
Puisqu'il devient si difficile, 8
Moltke, de nous ravitailler, 8
Donnons l'ordre de fusiller, 8
Sans aucune espèce de forme, 8
270 Tous les gardes sans uniforme 8
Et surtout tous les francs-tireurs.24 8
— Mais cette force est régulière, 8
Sire, et c'est de très bonne guerre 8
D'affamer les envahisseurs ! 8
275 — À quoi servirait notre astuce 8
Si ces brigands étaient absous ? 8
Ça ! nous ne sommes pas en Prusse, 8
Et les envahisseurs, c'est nous ! 8
Cette différence est énorme ; 8
280 Et la dispense d'uniforme 8
Ne s'applique pas a ces gueux. 8
Sans doute, nous l'autorisâmes ; 8
Mais les lois que nous décrétâmes, 8
Nous ne les fîmes pas pour eux !25 8
XIV
285 Majesté, notre artillerie 8
Voulait établir Saint-Cloud 7
Une puissante batterie 8
Qui pouvait nous aider beaucoup.26 8
Le château nous rendait service : 8
290 Nous pouvions de cet édifice 8
Guetter le fort Valérien. 7
Hélas ! tout est réduit en cendre, 8
Quand il s'agit de se défendre 8
Ces Français ne respectent rien ! 8
295 — Encore et toujours, sois habile, 8
Guillaume ! A l'univers entier 8
Dénonce ce crime inutile,27 8
Et l'on te croira volontier. 8
Tes innombrables incendies 8
300 Dans dix provinces envahies, 8
Témoignent de ta loyauté ; 8
Et puisque le mot Germanisme 8
A pris le sens de Vandalisme, 8
Ta voix doit faire autorité ! 8
XV
305 Le monde étonné me contemple ! 8
Voici qu'Alexandre-le-Grand 8
Cède enfin son rôle d'exemple 8
A Guillaume-le-Conquérant. 8
Il eut peut-être le génie, 8
310 L' audace et la chevalerie, 8
Titres dont je ne veux aucun. 8
Pour moi, le secret de la gloire 8
Et le garant de la victoire, 8
C'est d'être toujours cinq contre un.28 8
315 Grâce à cette sage tactique, 8
Me voici, glorieux vainqueur, 8
Devant ce Paris magnifique 8
Dont je veux dompter la valeur. 8
Depuis que j'ai vu ses merveilles, 8
320 Son image obsède mes veilles, 8
Et trouble mon repos la nuit ; 8
Je suis jaloux de sa fortune ; 8
Sa gloire m'aigrit, m' importune… 8
Calme toi, mon cœur, le Jour luit ! 8
325 Il luit, ce grand jour de ma vie 8
Que j'appelais de tous mes vœux : 8
Je vais assouvir mon envie 8
De brûler Paris sous mes yeux. 8
Et quoi que je fasse, je pense 8
330 Pouvoir me promettre d'avance 8
L'admiration des Germains ; 8
Mais il reste encore l'histoire : 8
Évitons notre mémoire 7
L’exécration des humains. 8
335 J'ai donc, par une circulaire 8
Établi que la charité 8
N'a pas meilleure auxiliaire 8
Que ma royale cruauté. 8
Et voici comment je raisonne 8
340 Pour qu'il ne se trouve personne 8
Qui ne soit dûment convaincu : 8
Mes soldats ont ruiné la France, 9
Et j'ai la ferme confiance 8
D'emporter son dernier écu. 8
345 Si j'y reste trois mois encore, 8
Il est parfaitement certain 8
Qu'on peut dire sans métaphore 8
Que les Français mourront de faim. 8
J 'ai le cour bon, l'âme sensible, 8
350 Pour conjurer ce sort horrible, 8
Avant comme après mon départ, 8
J'use d'un moyen efficace : 8
C'est de les massacrer en masse 8
Et de les brûler sans retard.29 8
XVI
355 Quelles nouvelles de la guerre 8
Peut-on me donner aujourd'hui ? 8
A mes braves troupes, j’espère 8
Dieu prête toujours son appui ? 8
— Toujours, sire, et c'est par sa grâce 8
360 Que nous faisons partout main basse 8
Avec un merveilleux succès. 8
A défaut d'argent, le pillage 8
Et le feu même à tout village 8
Qui ne possède pas assez !30 8
365 — C'est bien ! on comprend ma pensée ; 8
On l' exécute pleinement 8
Je craignais qu'on ne l'eût faussée 8
Par un lâche adoucissement. 8
Agissez toujours de la sorte. 8
370 On m'appelle bandit, qu'importe ! 8
Un nom ne me fit jamais peur. 8
Il me faut la bourse ou la vie. 8
Que ma volonté soit suivie ; 8
Obéir au roi, c'est l'honneur ! 8
XVII
375 Tu m'as choisi, Dieu redoutable, 8
Pour accomplir tes grands desseins 8
Fouler ce peuple détestable 8
Sous les pieds de mes fantassins.31 8
Leur nombre écrase sa vaillance. 8
380 Mes soldats vont sans défaillance 8
Pillant et brûlant, en ton nom ; 8
Et moi, sans que mon front pâlisse, 8
Je te proclame le complice 8
Des crimes de l'invasion ! 8
385 Béni sois-tu, Dieu des armées, 8
Tu me guides et me soutiens. 8
Dans ces campagnes affamées 8
Tu couvres ma table de biens : 8
Vins, fruits, viandes de toute sorte, 8
390 Butin que nous fait ta main forte 8
Partout où se portent nos pas ; 8
Tandis que dans mille chaumières, 8
Pour distraire leur faim, les mères 8
Pressent les enfants dans leurs bras ! 8
395 Mille grâces, Dieu des armées, 8
Mon panetier, mon échanson !… 8
Et vous bouteilles bien-aimées 8
Que je vide ici sans façon, 8
Augmentez-moi la douce ivresse 8
400 Qui fait rêver ma vieillesse 7
De ma couronne d'empereur !… 8
Moltke, fais venir la musique, 8
Et qu'elle exécute un cantique, 8
A la louange du Seigneur ! 8
405 Il dit ! mais pendant la fanfare 8
La Voix de l’Éternel parla : – 8
« Tu vas comparaître à ma barre 8
Silène – Tartufe – Attila ! » 8
AMI LECTEUR, Quoique ces vers impromptus soient bien inférieurs au sujet qu'ils célèbrent, ne concevez-vous pas aisément, après les avoir lus, que le bon roi de Saxe, intelligent appréciateur du mérite, ait eu la lumineuse idée de créer, pour son royal suzerain, une décoration spéciale et unique, comme ses vertus et ses exploits ? Et maintenant, séparons-nous, en échangeant, comme un cri d'adieu, ces vœux ardents de notre âme : Maudis la guerre ! Bénis la paix !! A bas la tyrannie ! Vive la Liberté !! Vive la République ! Vive la France !!
(1)  Je suis prêt ! disait, au corps législatif, le maréchal Lebœuf, ministre de la guerre, alors qu'il disposait à peine de 300,000 hommes ; tandis que l' Allemagne en avait plus de 800,000 sous les armes.
(2)  La candidature du prince de Hohenzollern au trône d'Espagne, et le refus grossier de recevoir l'ambassadeur français. – « Nous ne croirons jamais que M. de Bismarck ait ourdi à lui seul toute cette intrigue ; le roi y est certainement pour quelque chose.» Le Messager du peuple (journal de Munich, du 15 juillet.) « Le roi a refusé de recevoir M. Bénédétti, et lui a fait savoir, par un aide de camp, qu'il n'avait plus rien à lui dire. » Gazette de l'Allemagne du Nord du 13 juillet.
(3)  « Dieu sait que je ne suis pas responsable de cette guerre » – Réponse du roi aux magistrats de Berlin. « Mon peuple sait comme moi que ni la rupture de la paix ni aucune haine ne sont venues de ma part. » – Proclamation du roi avant son départ pour l'armée.
(4)  « Nous, Guillaume, etc., les vaisseaux de commerce français ne seront pas saisis par la marine de guerre de la Confédération du nord. » – Ordonnance royale, publiée dans le Moniteur Prussien.
(5)  Proclamation du roi Guillaume au peuple français ; Proclamation du prince royal en réponse aux magistrats de Nancy.–– L'Allemagne fait la guerre à l' Empereur des français et non la nation française !
(6)  Violation de l'article V. du traité de Prague : Les duchés de l'Elbe seront réunis à la Prusse, sauf les districts du nord du Sleswig dont les populations, librement consultées, désireraient être retrocédées au Danemark.
(7)  « Les Alsaciens présents à Paris protestent contre les cruautés dont Strasbourg est la glorieuse victime. Faire pleuvoir des boulets rouges et des bombes à pétrole sur une ville de près de 100,000 habitants ; incendier les propriétés privées ; détruire les Cathédrales, les bibliothèques, les musées ; refuser de laisser sortir les femmes et les enfants ; forcer des hommes à travailler aux tranchées ouvertes contre leurs compatriotes… ce sont là des violations odieuses des lois de la guerre. » –– Protestation lue au Corps législatif par M. Jules Favre. Voyez aussi les correspondances des journaux anglais au sujet de Strasbourg.
(8)  Les journaux suisses sent unanimes à blâmer le général Werder qui décimait la population en épargnant les remparts et la garnison, et ils ajoutent que le général Werder n'est pas un homme méchant, mais qu'esclave impitoyable des ordres directs et précis du roi de réduire la ville à tout prix par un bombardement, il avait sans pitié obéi aux ordres du maître. » –– International du 18 Octobre
(9)  Un Télégramme de Berlin a fait connaître cet ordre du roi ; mais le correspondant de l'Evening Standard (13 octobre) dit à ce propos : on nous assura solennellement que le roi de Prusse avait défendu qu'on continuât de tirer sur la ville, et ordonné de n'attaquer que les remparts. Si cet ordre fut donné (ce que je ne crois pas), le général Werder et son armée n'en tinrent nul compte. »
(10)  « Le butin à Strasbourg comprend deux millions de francs et, à la banque, le trésor du gouvernement, estimé à huit millions. » –– Dépêche officielle prussienne de Mundelsheim, 13 Septembre.
(11)  « Le roi a envoyé 5,000 thalers aux Strasbourgeois qui ont souffert du siège. » Dépêche de Berlin du 1er Octobre.— Le thaler vaut 3fr. 50c.
(12)  « L'amiral français s'apprêtait à bombarder la ville, quand il vit flotter, sur presque tous les édifices, le drapeau de la société internationale de secours aux blessés. » –– Correspondance du Daily News.
(13)  Ce matin une lettre a été envoyée au commandant du fort St. Quentin pour l'informer que le feu de la nuit dernière avait été dirigé sur un endroit où se trouvent des blessés français et les tentes de la société internationale, et le prier de diriger désormais ses coups sur un autre point. Or attendu que le drapeau blanc à croix rouge, flotte sur presque chaque maison d'Ars, de Jouy, de Vaux, d' Augny, de Marly, de Pouilly et de toutes les villes et villages qui environnent Metz, il sera bien difficile d'épargner les lieux au dessus desquels flotte l'emblème protecteur des malades et des blessés. Les français peuvent répondre : vous avez le chemin de fer ; qui vous empêche de transporter vos blessés sur les derrières de vos campements ? –– Correspondance du Standard, datée du quartier général de l'Armée Allemande, Metz, 7 Octobre. Je vous adresse, ci-inclus, un journal de Manheim qui contient le récit d'une violation flagrante du drapeau de Genève par les Allemands, durant le siège de Strasbourg. Le clocher de la petite église de Kehl a été employé tout le temps pour faire des observations et il était protégé contre le feu des Français par le drapeau de la Société de secours, arboré sur la flèche. Ce récit du journal est exact, car celui qui l'a écrit, a vu ce drapeau flotter sur le clocher, et un des officiers de l'artillerie en batterie à Kehl, lui a dit qu'il recevait, après chaque coup, des instructions, par le moyen d'un fil télégraphique d'un officier posté dans ce clocher. » Lettre d' Heilderberg du 12 Octobre, dans le "Standard." »
(14)  L'ouvrage que le roi Guillaume a déjà donné à la société de secours est représenté par une dizaine de batailles et environ 250,000 blessés. À ce nombre il faudrait ajouter celui des malades.
(15)  Télégramme de Florence du 12 Septembre.
(16)  Voyez dans le Standard, la lettre d'un officier français après la capitulation de Sédan, et celle d'un agent de la Société de Secours blessés.
(17)  Les lois de la guerre chez les peuples civilisés s'opposent ce qu'on condamne les prisonniers aux travaux forcés. La France s'honore de respecter ces lois.
(18)  Dans le Hanovre, les prisonniers français creusent des canaux ; ailleurs, on les fait travailler aux fortifications.
(19)  Le Constitutionnel annonce que les Prussiens ont enlevé tout ce que contenait le château de Compiègne ; un journal de Belgique assure qu'ils n'ont pris que divers objets à titre de souvenirs.
(20)  L'honorable M. Jules Favre va chercher le sieur Bismarck à travers les lignes ennemies. Celui-ci lui donne rendez-vous à Meaux, M. Favre y arrive… Bismark en est parti !
(21)  Livrer les braves garnisons de Strasbourg, Toul et Verdun.
(22)  Ces sont les propres paroles de Bismark, parlant des membres du gouvernement de la France républicaine au correspondant du Standard.
(23)  Le 26 septembre, à Versailles, le prince royal a conféré des décorations à plusieurs officiers qui se sont distingués dans la campagne de France.
(24)  Les Prussiens fusillent, et même pendent sur le champ tous les, paysans armés et tous les franc-tireurs qui leur tombent entre les mains. Ces paysans et ces francs-tireurs font cependant partie de la garde nationale française !
(25)  « Le combat auquel le landsturm est appelé, sanctifie tous les moyens ; les plus terribles sont les meilleurs ; il faut non-seulement harceler continuellement l'ennemi, mais encore détruire ou anéantir les soldats isolés ou en troupe… Il sera bon que les soldats ne revêtent pas leur uniforme pour mieux tromper l'ennemi. –– Edit de 1813 sur le landtwer et le landsturm.
(26)  Plusieurs batteries de forts canons de siège ont été construites sur les hauteurs entre Sèvres, St. Cloud, et Bougival. A St. Cloud, une batterie menace les champs-élysées, l'avenue de l'impératrice, et le quartier Haussman. –– Télégramme du Times, daté de Berlin, 8 octobre.
(27)  Dépêche officielle Prussienne de Versailles : « Les français ont brûlé sans provocation, le palais de St. Cloud. » « On est vivement indigné de cette destruction inutile. » –– Télégramme de Berlin, 15 octobre
(28)  A Wissembourg… 7 ou 8,000 contre 40,000 Allemands.
A Froschwiller ..........33,000 contre 140,000
A Forbach .........25 ou 30,000 contre 130,000
Aux batailles de Metz… 130,000 contre 300,000
A Beaumont ............110,000 contre 220,000
A Sédan ..................60,000 contre 220,000
A Arthenay ...............5,000 contre 35 ou 40,000
A Orléans .........12 ou 18,000 contre 35 ou 40,000
(29)  « Si la prise de Paris est retardée jusqu'au moment ou le manque de vivres forcera la ville à capituler, il s'en suivra des conséquences effroyables : des centaines de mille mourront de faim. Les généraux allemands n'ont par conséquent qu'une seule chose à faire : (Quoi ? la paix ?) continuer énergiquement la guerre » — (Circulaire du gouvernement prussien du 8 ou 9 octobre.
(30)  Partout où ils passent, les prussiens ruinent par d'énormes réquisitions les villes et les villages ; ces derniers, plus pauvres, souffrent particulièrement de leur lâche cruauté. Ils ont déjà livré au pillage et l'incendie une centaine de villages qui ne pouvaient fournir les réquisitions demandées. A Ablis, après les réquisitions, ils ont ordonné l'incendie de la ville. Avant d'y mettre le feu, ils ont annoncé que les habitants auraient une heure pour emporter les objets précieux. Mais quand les habitants se sauvaient avec leurs valeurs, ils étaient arrêtés par les prussiens qui les obligeaient à vider leurs poches. –– Siècle,
(31)  Voyez plusieurs articles de la Gazette officielle de Berlin.
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