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BUS_1/BUS49
Alfred BUSQUET
POÉSIES
1884
CHOSES D’AUTREFOIS
L’AMOUR EN PÉRIL
TRADUIT D’HÉRENNIUS MODESTINUS, GRAMMAIRIEN,
(troisième siècle)
Amour dormait : bercé sur l'aile du sommeil, 12
Dans un berceau de myrte il reposait vermeil, 12
L’enfant ! la pâle Aurore avait mouillé les herbes. 12
Autour de lui, soudain, furieuses, acerbes. 12
5 Les âmes que brûla le feu de ses transports. 12
De la cour de Pluton prisonnières sans corps. 12
Se lèvent, renfermant d’un cercle redoutable : 12
« Ah ! voici mon chasseur, dit Phèdre, qu’on l’accable 12
Entraînons-le ! — Coupons, dit Scylla, ses cheveux. 12
10 — Un seul trépas pour lui ! ma sœur, il en faut deux. 12
Perçons de mille coups le traître, l’homicide », 12
Disait tout haut Progné, la veuve de Colchide. 12
Didon et Canacé : « Par le glaive cruel 12
Qu’il meure, et sur-le-champ, qu’il meure, et sans appel ! 12
15 Qu‘il soit branché, hurlait Myrrha. » Non, dans la flamme, 12
S’écriait Eradné, qu’il soit brûlé, l’infâme ! 12
Aréthuse et Biblis : « Dans les flots en courroux ! » 12
Mais l’Amour s’éveillant : Mes ailes, partons-nous ? 12
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