Métrique en Ligne
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Alfred BUSQUET
POÉSIES
1884
UN TABLEAU DE SNYDERS
Au palais du Musée, au-dessus d’une porte, 12
Dans la reine-cité qu’on appelle Bordeaux, 12
Je vis, hier, un tableau peint d’une étrange sorte 12
Et qui m’a fait rêver, — car il déplaît aux sots. 12
5 C’est ton œuvre, ô Snyders, ton œuvre la plus forte, 12
Rubens dut applaudir à ces efforts nouveaux. 12
Et je ne connais rien de Vernix ou Desporte 12
Qui vaille la leçon que donnent tes pinceaux : 12
Un lion malade et vieux, dévoré de vermine. 12
10 Voit des lièvres en foule assiéger son échine. 12
Et s’assied pour mourir au milieu du chemin ! 12
O vieillesse ennemie, ô deuil, ô solitude ! 12
Ces braves d’aujourd’hui, lâches du lendemain. 12
Sont les amis des Rois, — et de la multitude !… 12
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