Métrique en Ligne
BRS_1/BRS12
Henri BARBUSSE
Les Pleureuses
1895
LE SOIR EN FÊTE
SUPPLIQUE
Oh ! Puisses-tu m'aimer jusqu'à ne plus savoir !
C'est le jour triste qui se lève, 8
Le long cauchemar s'est éteint. 8
Je sens la pâleur du matin 8
Et le brouillard frais à mon rêve. 8
5 C'est, comme une aube d'autrefois, 8
Une candeur qui se révèle… 8
Je te dis ma chanson nouvelle 8
Elle est douce, comme tu vois. 8
Douce comme le matin blême 8
10 Qui vient auprès de mon sommeil 8
Me parler tout bas du soleil, 8
Douce comme l'amour que j'aime, 8
L'amour, mystérieux glaneur 8
Des bonnes choses qu'on prodigue, 8
15 Qui vient, auprès de ma fatigue 8
Me parler tout bas du bonheur. 8
Tout ce passé, tout ce passage 8
D'hiver gris et de printemps bleu, 8
Éloignons-nous qu'il dorme un peu. 8
20 C'est quand ou dort que l'on est sage. 8
Dormons dans la maison en deuil ; 8
Dans le grand silence des choses 8
Nous verrons les aurores roses, 8
Toi le bonheur et moi l'orgueil. 8
25 Laisse-moi le triste et long rôle. 8
Oh longtemps, longtemps sous nos cieux 8
Laisse ce rêve dans tes yeux 8
Et la tête sur mon épaule. 8
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