Métrique en Ligne
BRJ_1/BRJ90
corpus Pamela Puntel
Jules BARBIER
LE FRANC-TIREUR
1871
LE FRANC-TIREUR
XC
LES ÏAMBES
A mon cousin Aug. Barbier.
Toi qui ressuscitas la forme rajeunie 12
De l'ïambe retentissant, 8
Que ne te suis-je proche encor par le génie, 12
Comme je le suis par le sang ! 8
5 Ah ! c'est toi qu'il fallait à la France navrée. 12
Pantelante, livrée aux chiens ! 8
Le fouet qui fustigea la meute à la curée 12
Eût été bon pour les Prussiens ! 8
Mes vers n'ont effleuré que d'une insulte vaine— 12
10 Ce Guillaume un moment vainqueur ; 8
Jamais il n'atteindront au niveau de la haine 12
Qui s'amoncelle dans mon cœur ! 8
Te dirai-je ma crainte ?… A voir changer de rôles 12
Nos envahisseurs envahis,1 8
15 J'ai peur qu'au premier jour quelques-uns de ces drôles 12
Ne retournent dans leur pays ! 8
Morts ou vivants, il faut qu'ils nous restent !… Nos plaines 12
Auront les morts ad æternum ; 8
Les vivants serviront à remplacer les hyènes, 12
20 Dans les cages du Muséum. 8
Voilà ce que ton vers, en ses ardentes flammes, 12
Dirait à ces Huns au poil roux, 8
A ces bandits pleurards, à ces tueurs de femmes, 12
A ces saints voleurs de bijoux ! 8
25 Ah ! retrouve en ton cœur l'accent qui vaut des armes ! 12
Chante et maudis comme autrefois ! 8
Je m'arrête épuisé ; la fureur et les larmes 12
Ont fini par briser ma voix ! 8
Sa vigueur s'est usée à raconter l'histoire 12
30 De leurs forfaits, de nos revers ; 8
Elle sera sans force a chanter la victoire 12
Que je devance dans mes vers ! 8
Fais entendre la tienne, éclatante et sonore, 12
Dans le tumulte du combat !… 8
35 Quand Tyrtée est en nous et peut chanter encore, 12
Le poète vaut le soldat ! 8
De fausses nouvelles annonçaient le passage du Rhin par Bourbaki.
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