Métrique en Ligne
BRJ_1/BRJ88
corpus Pamela Puntel
Jules BARBIER
LE FRANC-TIREUR
1871
LE FRANC-TIREUR
LXXXVIII
LE ROI TROPPMANN
Raisonnons froidement sans colère et sans phrase ; 12
La simple vérité n'a pas besoin d'emphase, 12
Et, pour la démontrer, j'ai seulement dessein 12
De comparer entre eux le prince et l'assassin. 12
5 Troppmann assurément n'était pas un saint homme. 12
Mais pour mourir si tôt qu'avait-il fait en somme ? 12
Il avait, méditant à loisir ses forfaits, 12
Par sept assassinats payé mille bienfaits, 12
Supprimé, pour se faire une aisance modeste, 12
10 Une famille entière, ainsi qu'eût fait la peste ! 12
Je l'avoue humblement, ce n'est pas délicat. 12
Mais que dirons-nous donc alors du potentat ? 12
Examinons un peu le dossier de Guillaume. 12
Ce prince, pour s'en faire un modeste royaume, 12
15 Veut nous voler l'Alsace et la Lorraine ; bien ! 12
De Troppmann aussitôt employant le moyen, 12
Il frappe nos cités, qui l'ont fêté naguère ; 12
L'hospice est une cible à ses engins de guerre ; 12
Jésus donne aux enfants, cette image de Dieu, 12
20 Sa crèche pour dormir… l'obus frappe au milieu ! 12
Tropmann eût-il fait mieux, s'il eût été monarque ? 12
L'injustice est criante et digne de remarque : 12
On a guillotiné Troppmann ; et lui, ce roi, 12
On ne l'a pas encor guillotiné !… Pourquoi ? 12
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