Métrique en Ligne
BRJ_1/BRJ27
corpus Pamela Puntel
Jules BARBIER
LE FRANC-TIREUR
1871
LE FRANC-TIREUR
XXVII
L'AURORE BORÉALE
Le silence régnait dans les cieux assombris, 12
Flots noirs semés de blanches voiles : 8
On eût dit un linceul étendu sur Paris : 12
Pour larmes d'argent, des étoiles ! 8
5 Et d'un vague regard je sondais l'horizon, 12
Morne et sombre comme mon âme ; 8
Et je vous revoyais, jardin, foyer, maison !… 12
Quand soudain jaillit une flamme, 8
Pâle d'abord, jetant ses douteuses clartés 12
10 Eh larges rayons divisées, 8
Se déroulant dans l'ombre en rubans argentés 12
Brodés de lueurs irisées ; 8
Grandissant, s'effaçant, se ravivant encor, 12
Variant sa forme première, 8
15 Envahissant le ciel de ses effluves d'or, 12
Comme un éventail de lumière ! 8
Muet, je contemplais cet Océan de feu, 12
Mesurant le peu que nous sommes, 8
Rassérénant mon âme au spectacle de Dieu, 12
20 Aveugle au spectacle des hommes !… 8
Mais voilà que le ciel, noyé d'un rouge ardent. 12
Se voile de teintes funèbres ; 8
De l'Orient au Nord, du Nord à l'Occident, 12
Le sang coule dans les ténèbres ! 8
25 O terreur ! je l'ai vu !… J'ai vu devant mes yeux 12
Passer cette effroyable houle ! 8
Le sang a ruisselé dans la largeur des cieux !… 12
O Dieu ! quel est ce sang qui coule ? 8
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