Métrique en Ligne
BRI_2/BRI99
Auguste BRIZEUX
LA FLEUR D’OR
1874
LIVRE CINQUIÈME
A ROME
Hymne au Père
Nous pouvons comparer la Divinité
à un triangle dont les trois côtés sont égaux.
LES PLATONICIENS.
I
PURE essence de tout, dont un nombre est l’emblème, 12
Combien de fois, type suprême, 8
Trouvas-tu ton bonheur à sortir de toi-même ? 12
Combien, après tes longs travaux, 8
5 Beau triangle mystique aux trois côtés égaux, 12
Es-tu rentre dans ton repos ? 8
Puissance, Amour, Sagesse, ô mouvant équilibre ! 12
Accord triple qui toujours vibre ! 8
Dans ses épanchements force incessante et libre ! 12
10 Nos temps venus, sainte Unité, 8
Tu te développas selon ta volonté, 12
Et l’univers fut enfanté. 8
Belle œuvre harmonieuse en tout ce qu’elle enferme, 12
Où, comme la fleur à son germe. 8
15 Chaque être répondait à son principe et terme. 12
Pour l’être simple, mais complet, 8
Sans voile dans les cieux le triangle brillait, 12
Dans l’homme imprimant son reflet. 8
Crime ou faiblesse, un jour (Trinôme, grâce ! grâce !), 12
20 Amour, Sagesse, tout s’efface !… 8
Toi seul. Père indulgent, n’as point caché ta face. 12
II
Homme marqué du sceau fatal, 8
À présent suis la voie où t’a lancé le Mal, 12
Esprit boiteux, cœur inégal ! 8
25 Des humaines erreurs va dérouler la trame. 12
Et, triste de ton propre blâme. 8
Tâche par le savoir de refaire ton âme. 12
O labeur toujours avorté ! 8
Entrevoir l’astre pur toujours d’un seul côté. 12
30 Jamais toute la vérité ! 8
Pèlerin vague, errer de système en système, 12
Et, l’œil louche, la face blême, 8
Étudier le monde et soi comme un problème ! 12
Seigneur, il est long, le détour 8
35 Qui doit ramener l’homme à son premier séjour, 12
Jardin de candeur et d’amour. 8
Sur sa route pourtant vous lui versiez la manne. 12
Et celui qui de vous émane. 8
Père, vint racheter ce captif d’Arimane, 12
40 Et Lui, l’Esprit, l’ardent Milieu, 8
Sur ce front autrefois illuminé par Dieu 12
Descendit en langues de feu. 8
III
Ainsi, marchant vers vous, Sagesse, Amour, Puissance, 12
Sous l’arbre vert de sa naissance 8
45 L’homme un jour s’assoira fort d’une autre innocence. 12
Le théâtre de son labeur. 8
Ce monde, il le rendra baigné de sa sueur. 12
Changé, mais comme lui meilleur. 8
Et toi, triple clarté, que nul œil n’a sondée, 12
50 Mais que tous voyaient en idée, 8
Des dôl-mens de la Gaule aux autels de Judée, 12
Dans ton éclat primordial. 8
Tu brilleras encor sur ton ciel de cristal, 12
Beau triangle équilatéral ! 8
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